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Les monuments de Paris font de notre capitale comme un immense musée d'architecture. En les examinant successivement d'après l'ordre chronologique, on verra avec intérêt quelle a été l'œuvre de chaque siècle dans ce gigantesque travail de la construction d'une ville de cette importance.
Palais des Thermes.Le Palais des Thermes est le plus ancien des édifices parisiens. Il fut sans doute bâti par Constance Chlore, au troisième siècle.
Les jardins des Thermes s'étendaient fort loin à l'ouest, jusqu'à Saint-Germain-des-Prés, et atteignaient jusqu'aux rives de la Seine. L'aqueduc monumental d'Arcueil alimentait les bains.
C'est vers la fin du quinzième siècle que les abbés de Cluny élevèrent, sur une partie de ses ruines, le charmant hôtel de Cluny.
Caractère des constructions romaines.Les édifices romains étaient bâtis en grand et en petit appareil. Le petit appareil se composait alternativement de six rangées de pierres cubiques et de trois rangées de briques rouges. Le grand appareil était fait de blocs énormes de pierres taillées, que l'on plaçait les unes sur les autres, sans les réunir autrement que par des crampons de fer.
C'étaient seulement les parties apparentes des murs qui étaient ainsi construites. La maçonnerie intérieure se composait de pierres cassées, de cailloux noyés dans un mortier très résistant, dont l'ensemble ainsi aggloméré s'appelle blocage. De nos jours, on a retrouvé une composition analogue à celle de ce mortier, à laquelle on a donné le nom de ciment romain.
Quant aux voûtes, dont la forme est un des principaux caractères qui permettent de reconnaître l'âge d'un édifice, elles étaient construites en plein cintre, c'est-à-dire en demi-cercle. Souvent aussi, ainsi que cela se rencontre dans le palais des Thermes, la voûte était formée par l'intersection de deux voûtes cylindriques, formant quatre arêtes en saillie. C'est ce qu'on appelle la voûte d'arêtes.
Arc en plein cintre.
La bande de pierre qui entoure l'arc s'appelle archivolte.
Arènes de la rue Monge.En 1870, le percement de la rue Monge mit au jour les ruines d'un amphithéâtre ou d'arènes que les Romains avaient construites sur le versant oriental de la montagne Sainte-Geneviève. C'était, on le sait, une des distractions favorites des Romains et des Gallo-Romains que ces combats de gladiateurs et de bêtes féroces, où le sang humain coulait pour le moins aussi souvent que celui des animaux. Les amphithéâtres de ce genre étaient nombreux dans notre pays. Ils s'appelaient arènes, du mot latin arena, qui veut dire sable, parce que le sol de la scène était couvert de sable. L'arène proprement dite mesurait 56 mètres dans son grand axe, 48 dans son petit ; la superficie totale du monument peut être évaluée à environ 20 000 mètres.
Arènes de la rue Monge (vestiges retrouvés en 1870).
Elles étaient destinées aux combats de gladiateurs et de bêtes féroces.
Elles pouvaient contenir environ 20 000 spectateurs.
Au douzième siècle, il en restait encore des ruines très apparentes ; ce furent probablement ces matériaux qui servirent en grande partie pour la construction de l'enceinte de Philippe-Auguste.