Véhicule de la police française en 2007.
Sous la IVe République, la police réprime parfois violemment les manifestations, en particulier celle du 14 juillet 1953 (7 morts et une centaine de blessés), organisée par le PCF, la CGT et le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) de Messali Hadj. Après 1953, le PCF se voit d'ailleurs interdit de manifestation, et les relations avec la police sont tendues. Les policiers défient l'interdiction de manifester le 13 mars 1958, défilant alors contre les parlementaires. Jules Moch qualifie la manifestation de « plus grande mobilisation des forces de police jamais organisée ». Le PCF riposte par une réunion politique au Cirque d'hiver, lui aussi interdit. Les heurts avec les forces de l'ordre font une dizaine de blessés24. En défiant le pouvoir politique, la police participe ainsi au contexte qui, un mois et demi plus tard, porte de Gaulle au pouvoir et fait tomber la IVe République (crise de mai 1958). De nouveaux heurts opposeront police et communistes le 1er juin 1958, l'un des blessés décédant de ses blessures quelques jours plus tard.
Sous la Ve République, l'image de la Préfecture de police est entachée par le mandat de Maurice Papon, qui la dirige de 1958 à 1966 et écrase dans le sang la manifestation pro-FLN et pacifique du 17 octobre 1961 ainsi que celle de Charonne en 1962. Papon fut inculpé en 1983 pour crimes contre l'humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale, son passé revenant à la surface.
Plus généralement, la Préfecture de Police se trouve mêlée à de nombreux scandales, en raison de sa grande autonomie d'action. L'affaire Ben Barka, du nom de l'opposant marocain enlevé en plein Paris en 1965, n'arrange guère son image. La Préfecture se voit fondue avec la Sûreté nationale dans la Police nationale par la loi du 9 juillet 1966. En mai 1968, le sang-froid du préfet de police Maurice Grimaud est souvent invoqué pour expliquer le faible nombre des victimes des affrontements entre étudiants et CRS. Vient ensuite l'époque du ministre Raymond Marcellin, honni par la gauche pour ses actions répressives, et qui doit quitter son poste à la suite de l'affaire des plombiers. En 1986, l'affaire Malik Oussekine sera l'une des « bavure » la plus médiatisée. La création, en 2000, par la gauche plurielle, de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), vise à permettre aux citoyens s'estimant victimes de comportements indus de la police d'ouvrir une enquête parallèle à celle effectuée sous l'instruction d'un juge. Les contrôles d'identité parfois injustifiés sont de plus en plus souvent dénoncés, et régulièrement épinglés comme l'une des causes du fossé séparant la police de la population, en particulier après le décès de deux adolescents à Clichy-sous-Bois en 2005, qui agira comme étincelle des émeutes d'octobre-novembre 2005. De même, l'usage de tasers ou de flash-balls suscite la controverse.
De nouvelles unités sont mises sur pied, notamment avec la création du Groupe d'intervention de la Police Nationale (GIPN) à la suite de la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (1972). L'Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB, rebaptisé Office central de lutte contre le crime organisé en 2006), est créé en 1973. La célèbre brigade anti-gang dépend de celui-ci, avec à sa tête le commissaire Broussard qui s'illustre en interpellant Jacques Mesrine, abattu en pleine rue par ses hommes. En 1975, la Brigade mondaine devient la Brigade des stupéfiants et du proxénétisme, la Brigade des stupéfiants ne prenant son autonomie qu'en 1989. Parallèlement, la carrière de Martine Monteil, qui est nommée à la tête de la Brigade criminelle en 1996, illustre une relative féminisation du métier.
Véhicule dôté d'une nouvelle sérigraphie en 2022, et équipant
une partie renouvelée de la flotte de la police.
Le groupe Recherche, assistance, intervention, dissuasion (RAID) est créé en 1985, et sera coordonné avec les GIPN et la brigade anti-commando au sein de la Force d'intervention de la police nationale créée en 2011. Le GIGN, composé de militaires de la gendarmerie, reste indépendant de la FIPN (police). En association avec les forces spéciales, le GIGN participera à l'intervention lors de la prise d'otages d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie et entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1988. Le GIGN participe à de nombreuses opérations-choc, dont l'intervention lors de la prise d'otages du vol Air France par le GIA, en 1994.
Sur un plan moins spectaculaire, le gouvernement Jospin instaure les contrats locaux de sécurité puis, en 1998, la police de proximité, supprimée par Sarkozy en 2003, tandis que le poids relatif de la police municipale s'accroît nettement. Le « sentiment d'insécurité » devient de plus en plus instrumentalisé par les politiques pour justifier leurs choix.
Par ailleurs, la police coopère de plus en plus avec ses homologues européens, notamment dans le cadre de l'accord de Schengen et de la coopération policière et judiciaire en matière pénale (traité de Prüm (2005), etc.).
Dans les années 90 la police se dote de lanceurs de balles de défense génériquement connus comme "Flash-ball" du nom d'un des premiers modelés en service. Leur utilisation devient généralisée à partir de 2002. Des centaines de blessures et de nombreux éborgnements ont eu lieu ainsi qu'un décès a Marseille en 2010. Ces armes étant létales dans des conditions d'utilisation inappropriées. Les policiers sont l'objet de nombreuses critiques par rapport à l'utilisation de ces armes notamment par rapport à la distance d'utilisation, ou l'utilisation trop systématique de celles-ci.
Certaines voix en provenance de la police déclaraient "On nous donne des armes et l'on a pas le droit de s'en servir" tel que rapporté par Georges Moréas étant Commissaire Principal Honoraire, qui cependant est critique de ces propos et insiste sur le fait qu'il y a des "règles à respecter" lors d'une utilisation d'un matériel de police.
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