En 552, deux moines byzantins de l'ordre de Saint Basile rapportent des cocons de « bombyx » et font découvrir la soie ce qui va « révolutionner » le vêtement. L'étoffe est si onéreuse que l'ampleur des vêtements s'en trouve réduite ce qui favorise l'apparition d'ornements (incrustation de pierres précieuses, motif). Le costume byzantin se compose typiquement d'un manteau à coupe arrondie tissé d'or, porté sur une tunique courte serrée par une ceinture souvent très ornée et des braies moulantes (anaxyrides). Un morceau d'étoffe (tablion) peut se draper sur les épaules par-dessus la tunique. Pour les femmes, les manches de la tunique sont collantes et elle se porte sous une autre tunique richement ornée et tombante jusqu'au pied (byzantine »). Un voile pend dans le dos et ombrage la tête des femmes dont les cheveux sont souvent décorés de bijoux. Les chaussures sont en cuir souple ; celles des dignitaires sont noires, celles de l'empereur pourpre et ornées de pierres précieuses.
L'étude du mobilier funéraire de la tombe de Childéric, inventorié à Tournai en Belgique, le 27 mai 1653, apporte les premières indications sur le costume d'un roi franc au ve siècle : l'anneau sigillaire du roi représente ce dernier vêtu d'un manteau (qui devait être de pourpre et brodé d'abeilles d'or, certaines ayant été retrouvées) et d'une cuirasse, attributs d'un officier romain. Sa tête est nue et ses cheveux sont longs : ce sont là les attributs de la noblesse franque. Enfin, la plupart des bijoux cloisonnés révèlent l'influence de l'orfèvrerie des steppes, importée en Europe par les Germains orientaux. Le costume de Childéric indique donc bien la double influence qui modèle le haut Moyen Âge : il est à la fois d'inspiration romaine et barbare.
L'iconographie permet de préciser pour les rois mérovingiens qu'ils portaient la tunique (plus longue qu'à Rome), la toge et la chlamyde, ainsi qu'un manteau long ouvert sur le devant, d'origine gauloise ou germanique.
La « Vie » de Charlemagne écrite par Éginhard contient une description du costume du roi :
« Il portait le costume national des Francs : sur le corps, une chemise et un caleçon de toile de lin ; par-dessus, une tunique bordée de soie et une culotte ; des bandelettes autour des jambes et des pieds ; un gilet en peau de loutre ou de rat lui protégeait en hiver les épaules et la poitrine ; il s'enveloppait d'une saie bleue […] il dédaignait les costumes des autres nations, même les plus beaux, et, quelles que fussent les circonstances, se refusait à les mettre. Il ne fit d'exception qu'à Rome où, une première fois à la demande du pape Hadrien et une seconde fois sur les instances de son successeur Léon, il revêtit la longue tunique et la chlamyde et chaussa des souliers à la mode romaine. »Les « invasions barbares » n'apportent pas de manière immédiate de nouvelles tenues, ceux-ci portant d'ailleurs les braies que les Celtes portaient depuis la civilisation de La Tène de même que les tuniques ajustées et même la cotte de mailles.
Les Mérovingiens et les Carolingiens portent une tunique courte et pratique pour le cheval, la « gonelle » (ou « gonne ») ; même si les costumes longs existent toujours. La ceinture est un élément important car les vêtements n'ont pas de poches et elles servent donc à suspendre une « aumônière » qui contient argent, ciseaux, etc.3 Il existe peu de différences entre le costume féminin et le costume masculin.
La « chainse », ancêtre de la chemise, est une longue tunique de lin dont les manches sont étroites, serrées et souvent plus ornées à la manche gauche qu'à la manche droite dont le port est attesté au moins depuis la civilisation de Hallstatt. Sur la « chainse » se porte le « bliaud », une robe courte à manches longues et traînantes.
Les croisés découvrent et ramènent de nouvelles teintures, étoffes et pelisses de fourrure.
Pendant le bas Moyen Âge, le costume masculin ne fait pas novation. Il consiste en une tunique de lin blanc à manches longues et adhérentes aux poignets (« cotte ») portée sous le « surcot » (tunique ornée longue jusqu'à la mi-jambe). Le « surcot » est maintenu à la taille ou sur les hanches par une ceinture brodée. Sous le surcot, de longues chausses ou des braies allant jusqu'au genou complètent la tenue. Les chaussures sont de petites chausses à semelle de liège ou des petites bottes. Pour sortir s'ajoute un manteau rectangulaire ou arrondi.
Les cheveux longs sont la prérogative des hommes de haut rang. Les couvre-chefs sont des « calottes » ou des capuchons.
Pour les femmes, le « surcot » descend jusqu'aux pieds et un pan du manteau couvre la tête. Si le « surcot » est échancré sur la taille, les deux échancrures sont appelées « portes de l'enfer ».
Le costume du xive siècle en EuropeJean de Vaudetar offrant sa bible à Charles V, Dédicace de la bible historiale de Jean de Vaudetar,
Paris, 1372, peinture sur parchemin. Museum of Books, La Haye.
Dans la première moitié du xive siècle : la robe à plusieurs garnementsAu xive siècle, le costume masculin et le costume féminin sont similaires, non genrés et portés par toutes les classes de la population.
Homme et femme portent donc la robe à plusieurs garnements. Le terme de robe désigne ici un empilement de vêtements longs, flottants et porté sans ceinture.
La robe à plusieurs garnements est constituée, en partant des vêtements les plus proches de la peau jusqu'aux plus éloignés :
- la chemise, une tunique longue dans un tissu léger, le plus souvent blanc,
- la cotte, une tunique portée sur la chemise et sous le surcot,
- le surcot, un vêtement long porté sur la cotte. Une variante du surcot apparait vers 1350 : le surcot court.
Une variante féminine du surcot apparait également vers 1350, le surcot ouvert dont les emmanchures sont largement échancrées. Il deviendra ensuite le costume officiel des reines de France.
Sur l'enluminure ci-contre, le roi de France Charles V, à gauche, porte une robe à plusieurs garnements. En 1372, il est considéré comme vêtu « à l'ancienne guise », c'est-à-dire à l'ancienne mode.
Dans la seconde moitié du xive siècle : apparition du costume genréLe costume masculin courtUne véritable différenciation des sexes s'opère avec l'apparition du pourpoint, porté uniquement par les hommes. Au xive siècle, le pourpoint est très ajusté sur le buste, en particulier à la taille, et se prolonge sur les hanches. Une ceinture est souvent posée sur les hanches aussi
Le pourpoint est porté avec des chausses, c'est-à-dire un vêtement couvrant les jambes et fixé au pourpoint à l'aide de lacets ou d'aiguillettes.
L'association de ces deux pièces, pourpoint et chausses, laisse apparaitre les jambes, un changement notable et important pour l'histoire du costume en Europe.
Le costume court est d'abord porté par un groupe de jeunes nobles, parfois chevaliers, puis adopté par une grande partie de la population.
Sur l'enluminure ci-contre, le dédicant, Jean de Vaudetar, à droite, porte un pourpoint de couleur claire et des chausses de la même couleur.
Le costume fémininContrairement au costume masculin, le costume féminin montre peu d'évolution. Il n'est pas question pour une femme du xive siècle de dévoiler ses jambes. Cependant, les pièces de la robe à garnement sont plus ajustées sur les bras et le buste, le décolleté est plus marqué et dévoile les épaules.
Le costume au xve siècle en EuropeLes Frères Limbourg, Le mois de mai, Les Très Riches Heures du Duc de Berry,
folio 5, vers 1412. Musée Condé, Chantilly.
Dans la première moitié du xve siècleDurant le règne de Charles VI, une nouvelle silhouette émerge ainsi que des nouvelles ornementations du vêtement.
On assiste au développement de la houppelande, un vêtement du dessus ample, à manches volumineuses, qui réunit entre la longueur de la robe à garnement et l'ajustement du costume de la seconde moitié du xive siècle.
La houppelande est portée aussi bien par les hommes, que par les femmes, mais avec des caractéristiques différentes. La houppelande masculine est ouverte devant et portée ceinturée, tandis que la houppelande féminine est fermée devant.
Pour les hommes, la houppelande est souvent portée sur le pourpoint.
L'ornementation des houppelandes, mais aussi des chapeaux, est assurée par les « freppes », ou « déchirures ». Cette nouvelle ornementation apparait dans toutes les cours d'Europe, le terme « freppe » est d'ailleurs propre à la cour de Savoie. Le terme vient du latin frappa qui signifie « lambeau d’étoffe » ou « tissu déchiré ». Les déchirures disparaissent autour de 1450.
Il faut noter qu'une variante courte de la houppelande est avéré, on la nomme haincelain.
Il y a aussi un développement de l'orfèvrerie, visible sur la peinture sur parchemin ci-contre à travers les nombreux bijoux arborés par le Duc de Berry et sa cour.
Les femmes portent une coiffure caractéristique du xve siècle, la coiffure « à corne ». Elle consiste en la division de la chevelure en deux parties égales puis ramassées haut sur la tête, au-dessus des tempes, dans une résille. Enfin, on pose dessus un morceau d’étoffe ou du feuillage.
Dans la seconde moitié du xve siècleOn assiste au retour de la différenciation des vêtements masculins et féminins.
Le costume masculin : la mise en valeur des parties hautesLa houppelande disparait et le pourpoint est porté seul. Le pourpoint du xve siècle marque la taille et se pare de manches bouffantes, artificiellement larges. Il est décoré de plis tuyautés placés dans la hauteur du pourpoint. Il est plus souvent porté dans des couleurs sombres
Source : Wikipédia