Les chaussuresLes hommes de la Cour portent des souliers « à pied d'ours » ou « bec de canard » qui sont des souliers très ouverts à large bout carré dont le bout pouvait atteindre 15 cm de large. Ils se fixent sur le cou-de-pied avec une lanière.
Les élégantes italiennes portaient d'étranges souliers rehaussés par de très hauts patins, les « chopines ». Le haut socle placé sous la plante du pied pouvait atteindre cinquante-deux centimètres et il ne permettait pas à celles qui les portaient de marcher seules, elles devaient obligatoirement s'appuyer sur les épaules de deux servantes se tenant de chaque côté d'elles. Ces « chopines » ne seront pas adoptées en France et furent interdites très rapidement en Italie, car jugées inesthétiques et peu commodes.
D'Italie toujours, avait été imposée une autre mode adoptée en France dès le début du xvie siècle : la « pantoufle ». Du terme d'origine italienne « pantofla » désignant un objet en liège ; presque sans quartier (côté arrière), elle constituait un nouvel élément de confort. Sa légèreté, sa facilité d'usage en faisait une excellente chaussure d'appartement, surtout utilisée par les femmes.
La mode des « crevés », entailles que l'on fait dans les tissus pour laisser voir la doublure, alors en plein essor pour le costume, descendit jusqu'au soulier, souvent en satin ou en velours. Ces chaussures portaient le nom « d'escafignons », dits aussi « eschapfins » qui vient d'Italie sous le nom de « scapa », mot qui désigne toujours de nos jours en Italie les chaussures. Les escafignons, donc, étaient tailladés sur l'empeigne (le devant) pour laisser voir à travers les crevés, le tissu précieux des bas blancs ou de couleurs.
Les bottes en cuir ou en daim se portaient toujours tandis que les élégantes bottines d'étoffes tailladées (crevées) étaient utilisées à la Cour par les seigneurs. Elles ne dépassaient pas, en hauteur, le milieu de la jambe.
Le peuple, lui, se chaussait toujours de sabots de bois très rustiques ou de galoches (du latin « gallica ») maintenues par des brides, souliers à semelle de bois dont la partie supérieure est en cuir. Il se chaussait également d'estivaux qui sont des bottines en cuir souple et léger. Le terme « estivaux » vient du bas latin « aestivaleus », relatif à l'été : il s'agit donc bien d'un soulier léger porté en été.
Les paysans portaient des « houses » qui sont des guêtres de cuir fendues d'un bout à l'autre fermées avec des boucles et courroies, ce qui était si long et difficile que Rabelais les appelait « bottes de patience ». Ils portaient aussi des sandales qui sont faites en cuir, en bois ou en corde, des « bottes » qui sont en fait des chaussures légères et commodes qui ressemblent à s'y méprendre à nos pantoufles d'aujourd'hui.
Dans les grands pays d'Europe en brefPortrait de Prospero Alessandri de Giovanni Battista Moroni (1560),
Liechenstein Museum : pourpoint fraise, et hauts-de-chausses bouffants.
En Espagne : l'Espagne, au xvie siècle est une grande puissance européenne, forte de ses découvertes prodigieuses en Amérique. L'or, l'argent et les perles affluent sur les vêtements devenant de plus en plus extravagant. Une série de lois voit alors le jour vers 1500, limitant les excès. La mode espagnole, très influente, est portée par Charles Quint grand roi d'Espagne.
Cette mode est sobre et dans la plupart des cas, de couleur noire. Les femmes portent des robes en pyramide à col montant et aux épaules rembourrées. Les hommes portent l'épée au côté.
En Castille, la reine Jeanne de Portugal, alors enceinte, tente de cacher sa grossesse et lance la mode des jupes armées de cercles de jonc vert, le « verdugo » qui deviendra le « vertugadin » en France. Il peut avoir une forme de cloche ou de tonneau.
Le costume français est rapidement touché par la mode espagnole qui se veut sobre, simple, et de couleur généralement noire. La « ropa » vêtement traditionnel d'Espagne fait fureur chez les nobles français. La mode des « crevés » originaire d'Allemagne, et qui consiste à rapiécer de petites étoffes de tissu sur le vêtement touche aussi la France. On peut aussi noter que, en raison des exigences de François Ier, la cour masculine se voit dans l'obligation de se couper les cheveux courts.
En Italie, la mode peu touchée par la période gothique est influencée par l'Espagne et la mode des « crevés ». Malgré le noir, elle garde des éléments vestimentaires traditionnels comme les robes rouges ou les hautes chaussures vénitiennes. On peut aussi remarquer que la mode italienne influe notamment sur les coiffures tirées en arrière et sobres qui s'opposent aux coiffures nordiques plus compliquées avec un voile les recouvrant. Les manches aussi sont amples et bordées de fourrure tandis que le nord reste plus sobre avec des manches serrées.
L'Angleterre est une mode un peu à part bien qu'influencée par l'Espagne (mais plus tardivement). Les dentelles et les fraises affluent. Le chapeau « style Robin des Bois » est en vogue.
Dans les pays germaniques se répand la mode des hauts-de-chausses bouffants.
Quelques définitions- pourpoint : vêtement ajusté d'homme, qui couvrait le corps du cou à la ceinture.
- chasuble Ce lien renvoie vers une page d'homonymie : vêtement ayant la forme d'un manteau sans manche.
- toque : coiffure sans bords, aux formes cylindriques.
- chaperon : capuchon à longue pointe, porté par les hommes.
- pèlerine : vêtement féminin, couvrant les épaules et la poitrine.
- cornette : coiffure que portent certaines religieuses catholiques.
- échancrure : partie échancrée, creusée ou entaillée au bord.
- surcot : robe de dessus, portée au Moyen Âge par les hommes comme les femmes.
- brocart : étoffe brochée de soie, d'or ou d’argent.
Source : Wikipédia