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 Égypte - Memphis

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Edmond
Edmond
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Égypte - Memphis Empty
MessageSujet: Égypte - Memphis   Égypte - Memphis EmptyVen 13 Jan - 21:28

Égypte - Memphis 1280px-Memphis200401
Ruines de la salle hypostyle et du pylône de Ramsès II - XIXe dynastie


Memphis (en arabe منف) était la capitale du premier nome de Basse-Égypte, le nome de la Muraille blanche. Ses vestiges se situent près des villes de Mit-Rahineh et d'Helwan, au sud du Caire.

La légende, rapportée par Manéthon, raconte que Memphis fut fondée par le roi Ménès vers -3000. Capitale de l’Égypte durant tout l’Ancien Empire, elle est restée une cité importante tout au long de l'histoire égyptienne, placée sous la protection du dieu Ptah, le patron des artisans dont le temple était l’Hout-ka-Ptah le « château du ka de Ptah ». C'est de ce terme, qualifiant la maison du dieu, que serait dérivé en grec le mot aegyptus (Αἴγυπτος) prototype du nom du pays en latin.

La ville occupe une place stratégique à l’entrée du delta du Nil et de ce fait regorge d’ateliers et de manufactures, notamment d’armes qui étaient conservées dans de grands arsenaux non loin du port principal de la ville, le Perou Nefer, dont les textes du Nouvel Empire vantent l’activité fébrile.

Son histoire est étroitement liée à celle du pays et sa ruine est due, d’abord, à la perte de son rôle économique à la fin de l’Antiquité et la montée d’Alexandrie, puis à l’abandon de ses cultes à la suite de l’édit de Thessalonique.


Toponymie

Égypte - Memphis 000_0494


Memphis a eu plusieurs noms au cours de son histoire de près de quatre millénaires. Initialement un premier établissement ceint d'une muraille lui donne le nom d'Inebou Hedjou, c'est-à-dire « Murs blancs », et, plus tardivement, Ineb Hedj, c'est-à-dire « Mur blanc ».

Par la suite et en raison de son étendue, la cité est aussi nommée sous divers noms qui sont en réalité les dénominations de ses quartiers ou de ses districts ayant eu à un moment donné une importance certaine.

Ainsi, selon un texte de la Première Période intermédiaire, elle portait le nom de Djed-Sout, c'est-à-dire « Stable de places », qui est le nom de la pyramide de Téti. Ce texte précise que la ville comportait encore dix-mille habitants libres d'impôts, ce qui est considérable pour cette époque trouble de l'histoire du pays qui fait suite à la chute de la royauté de l'Ancien Empire.

Le nom d'Ânkh Taouy, c'est-à-dire « Vie des Deux Terres », apparaît à dater du Moyen Empire. Ce nom est fréquemment retrouvé dans les textes égyptiens antiques et désigne le quartier occidental de la cité qui s'étend entre le grand temple de Ptah et le désert de Saqqarah, dans lequel se trouvait un verger contenant un arbre sacré.

Attesté pour la première fois à la fin du Moyen Empire et plus généralement utilisé à partir du Nouvel Empire, le nom de Men-néfer, c'est-à-dire « Durable et parfait », vient du nom de la pyramide de Pépi Ier (VIe dynastie) Men-néfer Pépi (également nommée Men-néfer Méryrê). Ce nom est à l'origine du nom grec de la ville « Memphis ».

Le quartier du temple de Ptah était également très important, le nom du temple a donc servi à nommer tout le quartier de la ville où il se trouvait. Hout-ka-Ptah, c'est-à-dire « Château du ka de Ptah ».

Enfin, en raison de son emplacement stratégique essentiel entre la Haute et la Basse-Égypte, la ville porte également le nom de Mekhat Taouy, c'est-à-dire « Balance des Deux Terres ».

Du fait de l'importance des dieux Ptah et Taténen, la ville a parfois été nommé Nout-Ptah et Nout-Taténen, signifiant respectivement « Ville de Ptah » et « Ville de Taténen ».

Noph
Noph ou Moph est le nom hébreu de l'ancienne ville égyptienne de Memphis. Elle est mentionnée plusieurs fois dans la Bible hébraïque (Isaïe 19:13 ; Jérémie 2:16 ; 44:1 ; 46:14, 19 ; Ézéchiel. 30:13, 16).

Osée 9:6 utilise le nom Moph (par exemple dans la traduction littérale de Young) bien que de nombreuses traductions anglaises utilisent le nom Memphis dans ce verset.

Carte de Memphis et de ses nécropoles

Égypte - Memphis 800px-Carte-Memphis-Necropoles_0109


L'histoire et le rôle de la ville

L'histoire et le destin de la ville sont étroitement liés à la royauté, les couronnements et jubilés (Heb Sed, la fête-Sed) étaient célébrés dans le temple de Ptah. Les premières représentations de ce jubilé ont été retrouvées dans la tombe de Djéser à Saqqarah.

Une histoire légendaire
La légende rapportée par Manéthon était que Ménès, le premier roi à unir les Deux Terres, établit sa capitale sur les rives du Nil en détournant le fleuve par des digues. L'historien grec Hérodote, qui rapporte une histoire similaire, raconte que lors de sa visite dans la ville, les Perses, à l'époque les suzerains du pays, ont accordé une attention particulière à l'état de ces barrages afin que la ville soit sauvée des inondations annuelles.

Il a été théorisé que Ménès était peut-être un roi mythique, similaire à l'histoire de Romulus et Rémus pour la ville de Rome. Les égyptologues ont identifié le légendaire Ménès avec le roi Narmer historique, qui est représenté sur la palette de Narmer comme ayant conquis le territoire du delta du Nil en Basse-Égypte, unifiant ainsi l'Égypte. Cette palette a été datée du xxxie siècle av. J.-C. et serait donc en concordance avec l'histoire de l'unification de l'Égypte par Ménès. Cependant, en 2012, une inscription a été découverte dans le Sinaï : l'inscription montre le nom du roi prédynastique (et donc l'un des prédécesseurs de Narmer) Iry-Hor sur un bateau, à côté du mot « Ineb-hedj » signifiant « Murs blancs », le premier nom de Memphis. Ainsi, si la ville de Memphis et sa fondation sont peut-être liées à l'unification de l'Égypte, cette même fondation est assurément antérieure à Narmer.

Période thinite
Rien n'est connu de la Memphis de cette période. En effet, l'étendue et l'emplacement exact de la ville sont inconnus. Malgré tout, l'étude de la nécropole memphite donne certains indices : en effet, elle abrite plusieurs cimetières datant de cette période. Ainsi, un grand cimetière de mastabas datant, pour les plus anciens, au moins de l'époque de Hor-Aha a été découvert à Saqqarah-Nord, et d'autres cimetières datant de la Ire dynastie ont été découverts à Zaouiet el-Aryan et à Helwan. Ainsi, dès les plus hautes époques, Memphis était déjà un centre important. Pour la IIe dynastie, plusieurs mastabas datant de cette époque ont été découverts également à Saqqarah et à Zaouiet el-Aryan. De plus, les tombes des rois Hotepsekhemoui et Ninetjer ont été découvertes à Saqqarah, prouvant l'importance de la ville dès cette époque.

Capitale de l'Ancien Empire

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Vue de la nécropole de Saqqarah depuis le palais de Memphis

À l’Ancien Empire, l’importance de la ville est égale à l’étendue de sa nécropole qui de Meïdoum à Gizeh, en passant par Dahchour, Saqqarah, Abousir ou encore Zaouiet el-Aryan, est un véritable « négatif » de la cité antique. En effet, la cité se développe et garde un rôle majeur dans la vie du pays, ainsi, de la IIIe dynastie jusqu'à la VIIIe dynastie, les institutions royales s’y maintiennent et la nécropole royale reste proche, même si la ville voisine d'Héliopolis a pris beaucoup d'importance pendant les IVe et Ve dynasties. Mais peu de choses sont connues de la ville elle-même à cette période.

La capitale des rois de la IIIe dynastie est probablement située relativement aux environs de Saqqarah-Nord, du fait de la présence des mastabas de cette période. Le complexe de Djéser de la IIIe dynastie, situé dans la nécropole antique de Memphis à Saqqarah, pourrait alors être l'écho funéraire de cette enceinte primitive et royale abritant tous les éléments nécessaires à la royauté : temples et sanctuaires, cours cérémonielles, palais et casernes.

L'épisode solaire entamé par la IVe dynastie, qui met en lutte l'influence sur le pouvoir royal des clergés divins héliopolitains et memphites et se développe à la dynastie suivante, ne semble pas avoir changé le rôle premier de Memphis en tant que résidence royale où les souverains recevaient la double couronne, manifestation divine de l'unification des Deux Terres. La tradition voulait aussi que le rite du Séma Taouy, symbole de la réunion, soit répété à Memphis à chaque couronnement, à chaque jubilé ou fête-Sed, qui renouvelait alors le pouvoir du roi au bout d'une période qui varia selon les époques mais restait traditionnellement la célébration des trente années de règne.

C'est au cours de cette période que se développe le clergé du temple de Ptah. L'existence du sanctuaire est attestée à cette période grâce aux versements de denrées alimentaires et autres biens nécessaires pour assurer le culte funéraire des dignitaires et membres de la famille royale. Ce sanctuaire est également cité dans les annales conservées sur la pierre de Palerme et, à partir du règne de Mykérinos, on connaît le nom des grands prêtres de Memphis qui semblent fonctionner en binôme au moins jusqu'au règne de Téti.

En l'absence de vestiges probants concernant cette période de la haute Antiquité, les égyptologues ont formulé l'hypothèse selon laquelle la ville des vivants aurait suivi l'établissement des sanctuaires funéraires royaux au fur et à mesure de leurs édifications et du changement de site.

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Triade memphite de Ramsès II — Musée du Caire

La cité se serait donc développée au gré de ces sites choisis comme pour l'exemple de Gizeh, nécropole royale de la IVe dynastie, située en face d'Héliopolis, où les fouilles récentes ont révélé les établissements portuaires et civils et un palais démontrant que l'activité essentielle du royaume était bien centrée à cette époque sur l'édification du tombeau royal. De même, il est probable que sous la Ve dynastie le site d'Abousir entre Saqqarah au sud et Gizeh plus au nord formait une ville d'artisans dévoués au chantier dynastique et représentait un des quartiers de la capitale comprenant dès le règne de Sahourê un palais royal.

Enfin, une indication sérieuse dans le sens de cette hypothèse, qui semble ainsi la confirmer, est l'étymologie du nom de la ville elle-même qui est étroitement liée au nom de la pyramide de Pépi Ier de la VIe dynastie qui se trouve à Saqqarah-sud. À dater de son règne, la cité se serait fixée et développée à partir du complexe funéraire du roi, alors que déjà le déplacement du cours du fleuve change la configuration des voies navigables et du même coup celle de la ville. Memphis est alors l'héritière d'une longue pratique architecturale et artistique, sans cesse encouragée par les monuments des règnes successifs, reste la capitale dynastique et le paysage de la vallée et son horizon occidental se transforment peu à peu et définitivement par l'édification de vastes nécropoles avec les pyramides monumentales et leurs temples qui abritaient toute l'administration nécessaire à leur fonctionnement.

En effet, chaque complexe funéraire et cultuel recevait des terres et des biens dont les annales d'Abousir constituées notamment par tout un corpus de textes administratifs sur papyri et retrouvées principalement dans les temples funéraires de Néferirkarê Kakaï et de son successeur le jeune pharaon Néferefrê de la Ve dynastie, ont conservé le souvenir en livrant un témoignage précieux sur l'activité qui y régnait. Quand on sait que le culte de ces rois fonctionna jusqu'à la fin de l'Ancien Empire, soit plus d'un siècle plus tard, on est en droit de penser que depuis la IVe dynastie au moins l'ensemble de ces lieux de cultes royaux formaient des cités ou des bourgades dont l'importance et les moyens attribués varièrent selon leur place et leur lien par rapport à la famille régnante. Le fait que la nécropole de la VIe dynastie soit, elle, centrée à Saqqarah-sud, site dominant la vallée avec ses pyramides de rois et de reines, démontre clairement que pendant plus d'un siècle et demi le développement de la capitale s'y concentra. Les vestiges de cette capitale antique s'y trouveraient toujours, sous les palmeraies et les villages de Saqqarah.

L'ensemble de ces nécropoles étalé sur plusieurs kilomètres devait ainsi former une véritable mégapole antique, avec les villes qui en dépendaient, les ports qui desservaient ces téménos sacrés et les cultes divins qui y étaient rendus. En bonne place et reliée par des canaux la cité déjà millénaire devenait ainsi le cœur d'une vaste étendue urbaine et religieuse.

Quoi qu'il en soit, le périmètre de la ville s'agrandit avec le temps et son centre se déplace certainement vers le sanctuaire de Ptah, dieu des artisans, situé plus au sud dans l'actuelle Mit-Rahineh, fixant ainsi la cité du Moyen Empire, puis la métropole du Nouvel Empire. Le développement de Memphis ne cesse dès lors, et les pharaons des dynasties suivantes s'attachent à embellir et à reconstruire les principales fondations religieuses qui étaient disséminées dans la cité.

L'éclipse du Moyen Empire

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Colosse du Moyen Empire réinscrit aux noms de Ramsès II

Au Moyen Empire, la capitale et la cour de Pharaon sont déplacées à Thèbes puis dans le Fayoum laissant pour un temps Memphis dans l'ombre. Avec la XIe dynastie, le pouvoir reconstitué à partir de Thèbes change la donne un temps puisque la nécropole royale des Antef et Montouhotep y est transférée. Toutefois, leurs successeurs de la XIIe dynastie rétablissent la capitale dans la région de Memphis, même s'il est vrai qu'ils l'établissent davantage près du Fayoum notamment à Licht là où ils choisissent d'édifier la nouvelle nécropole royale. Suivant en cela l'exemple des monarques de l'Ancien Empire, ils transfèrent leur palais et la cour à proximité du chantier dynastique.

La vieille cité n'est pas désertée pour autant et reste le siège d'une activité artistique et commerciale importante comme l'attestent les découvertes de quartiers artisanaux et de nécropoles installés à l'ouest de l'enceinte du temple de Ptah.

On a par ailleurs retrouvé des vestiges attestant d'une activité architecturale de cette époque au cœur du temple de Ptah. Une grande table d'offrande en granite au nom d'Amenemhat Ier mentionne l'érection par le roi d'un naos pour le dieu Ptah, maître de Vérité. D'autres blocs inscrits au nom d'Amenemhat II ont été retrouvés utilisés comme fondations d'un des grands colosses qui précédaient le pylône de Ramsès II. Ils présentent un fragment des annales de ce souverain du Moyen Empire. Expéditions minières, razzia ou campagne militaire au-delà des frontières, édification de monuments ou consécration de statues aux divinités, tout un panel des actes officiels d'une cour royale est rapporté ainsi et donne de précieux renseignements sur les évènements de l'époque.

Dans les ruines du sanctuaire de Ptah un bloc inscrit au nom de Sésostris II porte une inscription déclarant « Le roi de Haute et Basse-Égypte, Khâkhéperrê met en fête le temple de Ptah-Sokar », indiquant soit un don aux dieux de Memphis, soit une commande architecturale royale. Par ailleurs, de nombreuses statues trouvées sur le site réinscrites ultérieurement par des pharaons du Nouvel Empire, sont attribuées aux souverains de la XIIe dynastie soit par leur style soit par des inscriptions ayant échappé aux remplois. On citera par exemple les deux colosses qui ont été redressés dans le musée en plein air de Mit-Rahineh réinscrits au nom de Ramsès II ainsi que la statue au nom de Mérenptah qui porte encore sur son ceinturon le cartouche d'Amenemhat III.

Enfin, selon la tradition rapportée par Hérodote et Diodore de Sicile, Amenemhat III édifia le portail nord de l'enceinte. Des vestiges au nom du roi ont été en effet retrouvés lors des fouilles que Petrie effectua dans cette zone, confirmant selon le célèbre égyptologue anglais, que cette partie de l'Hout-ka-Ptah remontait effectivement au règne du fils de Sésostris III. On notera également que non loin des pyramides royales de cette dynastie, des mastabas des grands prêtres de Ptah ont été dégagés, démontrant que la royauté et le clergé memphite étaient toujours à cette époque intimement liés.

La XIIIe dynastie prolonge cet état de fait, bien que certains souverains se fassent enterrer à nouveau à Saqqarah, attestant que Memphis conservait donc sa place au cœur de la royauté. Survient alors la montée de dynasties parallèles dans le delta du Nil, défaisant l'unité du pays, annonçant l'anarchie qui voit les Hyksôs prendre le pouvoir progressivement pour s'en emparer définitivement vers -1650. Cette prise de pouvoir se concrétise avec le siège et la prise de Memphis. C'est à cette occasion que de nombreux monuments et statues de l'antique capitale sont ainsi démantelés, spoliés et usurpés par les rois hyksôs qui les emportent pour orner leur nouvelle capitale du delta, Avaris.

Le sac de Memphis doit tant marquer les esprits que la cité s'éclipse alors et que cet acte sacrilège est récupéré par la propagande royale de la XVIIe dynastie qui entreprend alors la reconquête un demi-siècle plus tard.

Métropole princière et commerciale du Nouvel Empire
La XVIIIe dynastie s'ouvre donc par la victoire d'Ahmôsis Ier sur les envahisseurs Hyksôs, d'abord à Avaris puis au Proche-Orient, réduisant leurs velléités de retour à néant. Ce prince thébain inaugure l'une des plus puissantes dynasties égyptiennes qui reconstitue l'unité du pays, et ayant mis à son profit les progrès technologiques introduits par les Hyksôs, entreprit de conquérir ses voisins afin de former un véritable glacis autour du Double Pays et prévenir pour toujours le danger d'une nouvelle invasion.

Il semble que les premiers temps de la dynastie sont donc occupés à développer cette politique impériale et que Memphis reste à l'ombre de Thèbes et de son dieu libérateur Amon qui reçoit ainsi le privilège de voir s'établir la cour et la nécropole royale. Dans le delta, le palais et la forteresse que les premiers Thoutmôsis installent à Avaris, l'ancienne capitale Hyksôs, attestent que l'activité militaire et royale s'était basée au plus proche du terrain des opérations et ce jusqu'à Thoutmôsis III.

Sous Amenhotep II puis Thoutmôsis IV, le pouvoir semble à nouveau revenir quelque peu au Nord, même si Thèbes garde son rôle de métropole religieuse et funéraire de la dynastie. Avec la longue période de paix qui s'ensuivit, la prospérité gagne à nouveau le pays et la ville de Memphis profite à nouveau de sa place stratégique et de son rôle en tant que métropole de Basse-Égypte. Un grand harem est fondé à Miour, province sud de Memphis, non loin de Meïdoum23. Le commerce se développe et le port de Perou Nefer, qui signifie littéralement « Bon Voyage », devient la porte d'entrée du pays pour les routes de Byblos et du Levant.

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Tête du colosse de Ramsès II.

Au Nouvel Empire, Memphis devient donc la véritable capitale administrative et princière du pays. L'école du Kep, qui éduquait les princes royaux et les fils de la noblesse, qui portaient alors le titre d'enfant du Kep, s'y trouvait certainement et de nombreux palais pouvaient accueillir la famille royale. Thoutmôsis IV, le père du grand Amenhotep III, le grand-père d'Akhenaton, reçoit la royauté d'Harmakhis lors d'un rêve qu'il eut alors jeune prince résidant à Memphis, selon la légende qu'il rapporte sur une stèle placée entre les pattes du sphinx de Gizeh qui symbolisait ce grand dieu ensablé, oublié.

Karl Richard Lepsius identifia lors de son exploration du site une série de blocs et de restes de colonnades au nom de Thoutmôsis IV à l'est de l'Hout-ka-Ptah. Ils devaient appartenir à une fondation du roi à Memphis, contenant probablement un palais cérémoniel. C'est également de cette époque que daterait la fondation à Memphis d'un temple consacré à Astarté, qu'Hérodote indique lors de sa visite dans la ville comme étant un temple dédié à l'Aphrodite étrangère, et l'on trouve une activité architecturale d'Amenhotep III au cœur même de l'Hout-Ka-Ptah, inaugurant les grands travaux de la seconde partie du Nouvel Empire.

Le roi fait notamment édifier un temple nommé « Le temple de Neb-Maât-Rê est uni à Ptah » qui est cité par plusieurs dignitaires du règne actifs dans la capitale. Ainsi Amenhotep Houy, grand intendant de Memphis sous le règne du célèbre souverain, a consacré une statue le représentant sous l'aspect d'un scribe assis déroulant sur ses genoux repliés un rouleau de papyrus. La longue inscription qui orne la sculpture évoque le monument comme étant une fondation de millions d'années du roi au cœur de la capitale. Si l'emplacement de ce temple n'a pas été déterminé avec précision, le fait qu'un certain nombre de ses blocs aient été réutilisés par Ramsès II pour la construction du petit temple de Ptah qu'il édifiera au sud de l'enceinte principale, incite certains égyptologues à penser que les deux édifices se sont succédé au même endroit.

D'après des inscriptions retrouvées à Memphis, Akhenaton fonde un temple d'Aton dans la cité, et on a retrouvé à Saqqarah la sépulture d'un des prêtres du culte du disque solaire qui subit des transformations vers la fin du règne et du retournement de situation quelque peu tragique qui marque la fin de la dynastie. À sa suite, Toutânkhamon abandonne Akhetaton et installe la cour à Memphis où il réside en compagnie de ses conseillers les plus proches qui préparent alors leurs tombeaux à Saqqarah même. Le tombeau d'Horemheb, alors encore général des armées, est un témoin de cette période et récemment des fouilles ont révélé la tombe de la nourrice du jeune souverain.


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