L'histoire de l'automobile rend compte de la naissance et de l'évolution de l'automobile, invention technologique majeure qui a considérablement modifié les sociétés de nombreux pays au cours du xxe siècle. Elle prend naissance au xixe siècle durant la Révolution industrielle, lorsque la technique fait la part belle à la machine à vapeur comme source d'énergie, pour ensuite s'orienter massivement vers le pétrole et le moteur à explosion, avec comme concurrent longtemps délaissé le moteur électrique.
L'automobile s'est progressivement imposée dans les pays développés comme le principal mode de transport pour la circulation des individus et des marchandises. Son industrie a été l'un des secteurs les plus importants et les plus influents depuis le début du xxe siècle et son essor mondial en a été spectaculaire : 250 000 automobiles sont dénombrées en 1907, 500 000 en 1914 avec l'apparition de la Ford T, 50 millions avant la Seconde Guerre mondiale.
Le parc automobile triple pendant les Trente Glorieuses et atteint les 300 millions de véhicules en 1975.
En 2018, la production annuelle mondiale d’automobiles aurait atteint les 94,2 millions d'unités.
L'automobile a révolutionné le transport et a entraîné de profonds changements sociaux, en particulier dans le rapport des individus à l'espace. Elle a favorisé le développement des échanges économiques et culturels et conduit au développement massif de nouvelles infrastructures. Tout un univers culturel s'est construit à partir de sa diffusion comme objet de consommation grand public et elle représente aujourd'hui — à l'instar d'autres inventions du xxe siècle comme la radio, la télévision ou le réfrigérateur — un équipement largement considéré comme indispensable dans les foyers des pays développés. À la fois moyen de distinction sociale et instrument de loisir, l'automobile occupe une place éminente dans le mode de vie contemporain.
Ses effets sur la vie sociale ont été sujets de controverse dès son apparition et le sont, plus que jamais, aujourd'hui. Perçue au début de sa diffusion massive dans les années 1920, lors de l'engouement pour la voiture des « années folles », comme un progrès en matière de mobilité et de confort, l'automobile a fait l'objet de critiques importantes tant dans ses conséquences environnementales que sociales. Son emploi est venu concurrencer les modes de transport collectifs comme les tramways en ville ou le train pour les trajets inter-urbains.
Au tournant du xxe siècle et du xxie siècle, l'automobile, qui a déjà été confrontée aux différents chocs pétroliers, doit faire face désormais au réchauffement climatique et aux restrictions d'émissions polluantes imposées à l'industrie dans son ensemble.
Les débuts de l'automobile
Automobile de Léonard de Vinci, vers 1478, au Musée Léonard de Vinci
(Vinci) de Vinci, près de Florence en Toscane.
Étymologie et prémicesBien que les premiers modèles soient apparus quelques années plus tôt, le mot « automobile » lui-même n'est forgé qu'en 1875 lorsque l'Académie française se prononce sur son genre, masculin en l'occurrence. Néanmoins, en 1901, elle entérine l'usage du féminin. Le terme « automobile » n'est que rarement employé dans le langage couranta, et s'est vu remplacé par le terme « véhicule » ou « voiture ». Paradoxalement, les véhicules désignent initialement les engins mobiles mus par une force extérieure, en particulier par les chevaux.
Si l'on s'en tient à l'étymologie du mot automobile, « qui se meut par soi-même », ce serait le petit véhicule à vapeur fabriqué par Ferdinand Verbiest dans le palais de l'empereur de Chine à Pékin vers 1668, qui, le premier, remplit cette condition. Ce véhicule, considéré davantage comme un jouet, est constitué d'une bouilloire fixée sur un petit four et équipé d’une roue à aubes, d’engrenages et de petites roues. Il en décrit le fonctionnement dans l’ouvrage Astronomia Europa de 1668.
Jouet à vapeur à roue à aubes dessiné par Verbiest en 1672.
De façon plus anecdotique, certains voient dans les publications Codice atlantico de Léonard de Vinci, au xve siècle, la première étude d'une voiture sans chevaux. Antérieur à de Vinci, Francesco di Giorgio Martini, ingénieur de la Renaissance, présente dans ses carnets un dessin remarquable connu sous le nom de « l'automobile », vaguement ressemblant à un véhicule à quatre roues9, et vers 1472, Roberto Valturio ingénieur militaire décrit le premier chariot automoteur, muni de deux hélices à quatre palmes qui, en utilisant la force du vent, transmet le mouvement aux roues de traction grâce à une série d'engrenages.
Panhard & Levassor Type A no 77 de 1891, reconnue à ce jour comme « plus ancien
véhicule automobile à essence du monde encore en circulation»
En 1689, le forgeron de Nuremberg Hans Hautsch construit le premier de ses carrosses à ressorts et engrenages cachés régulièrement remontés par un serviteur, se déplaçant ainsi seul de façon purement mécanique à la vitesse maximale de 2 km/h (expérimenté notamment en présence de Gustave-Adolphe).
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