L'hospice du Grand-Saint-Bernard, anciennement Montjoux, est un hospice situé au col du Grand-Saint-Bernard en Suisse. Sa mission d'accueil des voyageurs et des pélerins est confiée à la congrégation des Chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard.
GéographieIl est situé au col du Grand-Saint-Bernard dans les Alpes Pennines, à 2 473 mètres d'altitude. La frontière avec l'Italie passe à quelques centaines de mètres au sud en contrebas.
HistoireAu ixe siècle, un premier hospice (ou monastère) existe au pied du col (côté Suisse), à Bourg-Saint-Pierre. Il est mentionné pour la première fois vers 812-820. Le monastère du Mont-Joux est dédié à Saint-Pierre (abbatia montis Jovis Sancti Petri). Le col du Grand-Saint-Bernard porte le nom de Mont-Joux (Mons Iovis) à cette période1. Le monastère de Bourg-Saint-Pierre est détruit par des incursions de Sarrasins au milieu du xe siècle, probablement en 940, date à laquelle ils occupent aussi Saint-Maurice.
Vers 1050, saint Bernard d'Aoste (de Menthon ou du Mont-Joux, ancien nom du col du Grand-Saint-Bernard), archidiacre d'Aoste, voyant régulièrement des voyageurs arriver terrorisés et détroussés, décide de mettre fin aux brigandages dans la montagne. Dans ce but, il fonde, au col du Grand-Saint-Bernard, l'hospice qui portera plus tard son nom. L'église de l'hospice est dédiée à saint Nicolas. Il faut préciser que c'est seulement dans un document de 1125 que l'on trouve la première mention de l'église dans les textes.
L'hospice du Grand-Saint-Bernard est placé sous la juridiction de l'évêque de Sion, préfet et comte du Valais. Cette particularité explique le fait que l'intégralité du col se situe aujourd'hui en territoire suisse.
En 1823, le bâtiment de l'hospice est surélevé d'un étage sous la direction de l'architecte lausannois Henri Perregaux.
L'hospice du Grand-Saint-Bernard servait de noviciat. C'est ici que le bienheureux Maurice Tornay (1910-1949) fit ses études avant de partir pour le Yunnan.
Les tombeau et cénotaphe de DesaixC'est à l'hospice du Grand-Saint-Bernard que repose le général Desaix (17 août 1768-14 juin 1800) tombé à la bataille de Marengo. Dès le mois de juin 1800, Bonaparte ordonne l'édification de son tombeau au Grand-Saint-Bernard, bien que Desaix n'ait pas traversé les Alpes avec l'armée de réserve. Le corps du jeune général, demeuré à Milan depuis 1800, est inhumé à l'hospice du Grand-Saint-Bernard en 1805 en présence de Louis-Alexandre Berthier représentant l'Empereur français. Un monument commémoratif du sculpteur Jean-Guillaume Moitte est installé en 1806 dans la chapelle puis déplacé en 1829. Depuis lors, Desaix repose anonymement dans la chapelle, sous l'autel consacré à sainte Faustine. Son tombeau sculpté, devenu cénotaphe, a été placé en 1979 dans l'escalier qui sépare le rez-de-chaussée de l'actuelle bibliothèque du premier étage.
Hospice du Grand-Saint-Bernard, avec l'ancienne route au premier plan
Le chien Saint-BernardVoir l'articleC'est à l'hospice qu'a été créée la race dite du chien du Saint-Bernard, issue de croisements de chiens probablement offerts par des familles valaisannes dans les années 1660-1670. Une première mention en est faite en 1709. L'élevage avait initialement pour but de fournir des chiens de garde et de défense à l'hospice avant qu'ils ne deviennent des chiens de secours en montagne. L'élevage a été transféré à une fondation, la fondation Barry située à Martigny (du nom du chien Barry), en 2004. Cette fondation s'est engagée à maintenir la race et à laisser des chiens à l'hospice l'été.
Buste couronnant le cénotaphe de
Desaix, par Angelo Pizzi.