La Drôme provençale est une région naturelle française touristique du département de la Drôme et qui en occupe approximativement le tiers sud.
42 % des communes de la Drôme font partie de la Drôme provençale (155 sur 369).
Ce nom lui est donné à la fin des années 1980, en raison de sa proximité géographique historique et climatique avec la Provence voisine (Vaucluse et Haute-Provence) et de l'attractivité touristique de celle-ci. Ce territoire dit de Drôme provençale était au xiie siècle inclus dans le marquisat de Provence rattaché au comté de Toulouse et issu du démantèlement du Royaume d'Arles, dont les territoires les plus au Nord allaient jusqu'à Valence. Contrairement à ce que semble indiquer son nom, il a en revanche appartenu depuis le début du xive siècle à la province du Dauphiné, comme le reste de l'actuel département de la Drôme.
Carte des territoires de la Drôme provençale.
HistoireBien que le département de la Drôme fasse historiquement partie intégrante du Dauphiné, un certain nombre d'enclaves provençales existaient depuis le Moyen Âge en particulier dans les Baronnies, notamment Lemps, Séderon, Barret-de-Lioure, Cornillon-sur-l'Oule (capitale de l'enclave dite Claverie-d'Oule), Les Omergues ainsi qu'Eygalayes, qui appartenait par moitié au Dauphin et au comte de Provence, Rémuzat, terre des comtes de Provence qui en conservèrent une partie jusqu'au xviie siècle, Saint-May, terre du comte de Provence en fief de l'abbaye de l'Île Barbe, Pommerol, ces trois villages étant attenants ; Réauville (éthymogiquement: ville du Roi de Provence) avait été fondée sur une terre donnée par l'abbé d'Aiguebelle au comte de Provence, frère de Saint Louis. Montjoyer appartint aux comtes de Provence au xiiie siècle et ne fut acquise par le royaume de France qu'en 1759 (échangée contre des terres contiguës au Parc du château de Versailles !).
Maison en Drôme provençale.
Grignan et Saint-Paul-Trois-Châteaux étaient en terre provençale, depuis l'hommage rendu par les Adhémar aux comtes de Provence. Par la suite, ce rattachement à la province de Provence s'est maintenu, comme le montre, vers 1750, la section de Vaison de la carte de Cassini.
Salles, Colonzelle, Chantemerle, Montségur-sur-Lauzon, Allan étaient aussi provençales, dans le comté de Grignan pour les quatre premières.
Aux enclaves de Provence en Dauphiné s'ajoutaient les enclaves pontificales que les papes d'Avignon avaient rattachées au Comtat Venaissin : Valréas, Grillon, Richerenches et Visan forment toujours l'Enclave des papes et font donc partie du département de Vaucluse.
Cependant, avant la Révolution, cette enclave comprenait aussi Bouchet, Rousset, et Saint-Pantaléon, qui ont ensuite été rattachés à la Drôme.
D'autres petites enclaves étaient formées par Solérieux, (parfois noté Saint-Raphaël du nom de sa paroisse), les Pilles, Eyrolles, Valouse et Aubres.
Il faut aussi ajouter les enclaves de la principauté d'Orange actuellement rattachées à la Drôme : Condorcet, Suze-la-Rousse, Montbrison, Montségur (rattachée ensuite au Comté de Grignan de Provence), Montréal-les-Sources, Villebois-les-Pins, où, en 1256, il y avait un hommage du seigneur Guillaume des Baux, prince d'Orange, au sénéchal de Provence, Tulette, qui était un fief des princes d'Orange jusqu'au xvie siècle.
Quant à Montélimar et Pierrelatte, ces deux villes étaient partagées depuis l'époque féodale par des coseigneurs, parmi lesquels le pape, par le biais de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. En 1450, le dauphin Louis XI rachète leurs droits sur Pierrelatte aux autres seigneurs. Les Bourbon-Conti reprennent l'apanage en 1654 avant de céder leurs droits en 1783 au comte de Provence, futur Louis XVIII, qui en sera le dernier seigneur.
Rochegude appartenait pour moitié au Dauphin et pour moitié aux comtes de Provence, tandis que sa paroisse était dans le diocèse d'Orange. Rochegude fut rattaché, comme Bouchet, au département de Vaucluse, depuis sa création en 1793 jusqu'à l'an VIII (1800) avant d'être rattachée à la Drôme.
Enfin, certaines villes ont été données par Louis XIV au prince de Monaco : Sainte-Euphémie-sur-Ouvèze, Montélimar où les princes de Monaco ont régné de 1642 à 1789.
Un intéressant témoignage de la complexité des frontières en Drôme provençale nous est apporté par l'inventaire du 24 février 1728 du château de Grignan, dans lequel les avocats de la cour d'Aix (chargés de régler la difficile succession de François de Castellane Adhémar de Grignan, décédé le 30 décembre 1714) nous racontent « avoir été à Chamaret, en Dauphiné (...), de là être passés à Colonzelle, en Provence (...) et passés à Grillon, dans le Comtat venaissin ». Ainsi, en quelques kilomètres, l'on pouvait passer d'une province à l'autre et même quitter le royaume de France, le Comtat Venaissin étant possession papale.
GéographieLa Drôme provençale s'étend des Alpes du sud, préalpes des Baronnies, à la vallée du Rhône. Elle est établie sur différents petits massifs (Baronnies, Montagnes de Bluye, de Peitieux, de la Lance, de St-Maurice), vallées (Lez, Ouvèze, Eygues, Jabron, Roubion, Méouge) et plaine (Tricastin), et son altitude varie ainsi de 50 mètres à Pierrelatte, à plus de 1 600 m dans le sud-est du département.
Montélimar.
Le Tricastin et les Baronnies font partie de la Drôme provençale.
Cette entité n'est pas homogène sur les plans géologique et climatique. Le Diois, à la luminère déjà méditerranéenne, est marqué par une flore appartenant à l'étage supra-méditerranéen, et un climat à forte influence semi-continentale. Plus au sud, le Tricastin est en climat méditerranéen, avec une influence semi-continentale atténuée (la mer est à 108 km de Nyons ou Pierrelatte, à vol d'oiseau).
Paysages typiques de la Drôme provençale.
Une grande partie de la végétation méditerranéenne s'arrête à la montagne de la Lance, la montagne de la Série et le col de Soubeyrand : pins d'Alep, chênes verts, chênes kermès, pistachiers térébinthes, filaires, genévriers de Phénicie, genévriers cades... Plus au nord domine le chêne pubescent tandis que l'on rencontre le hêtre sur les flancs nord des montagnes et collines, et le pin sylvestre (plus fréquent).
Le Lez près de Taulignan.
Voir l'article en entier