BiographieEugène Emmanuel Viollet-le-Duc, né le 27 janvier 1814 à Paris et mort le 17 septembre 1879 à Lausanne, est un architecte français, connu auprès du grand public pour ses restaurations de constructions médiévales. On lui doit aussi d'avoir posé les bases de l'architecture moderne, par ses écrits théoriques marqués par le rationalisme (Entretiens sur l'architecture, 1863), et d'avoir directement inspiré plusieurs acteurs majeurs du mouvement Art nouveau : Hendrik Petrus Berlage, Victor Horta, Eugène Grasset, Hector Guimard, Antoni Gaudí, Henri Sauvage, etc.
Eugène Viollet-le-Duc est le fils d'Emmanuel-Louis-Nicolas Viollet-le-Duc (1781-1857), conservateur des résidences royales à l'intendance générale de la liste civile sous le règne de Louis-Philippe Ier dès 1832, hommes de lettres (Nouvel Art poétique, Paris, Martinet, 1809) et dont la femme, Élisabeth Eugénie Delécluze (1785-1832), fille de l'architecte Jean-Baptiste Delécluze (1745-v. 1805), tenait un salon où était reçu, entre autres, Stendhal. Eugène avait un frère cadet Adolphe Viollet-le-Duc (1817-1878), qui fut artiste peintre.
Du fait de la fonction occupée par son père dans l'administration, toute la famille Viollet-le-Duc était logée au palais des Tuileries.
Le 3 mai 1834, il épouse Élisabeth Tempier avec qui il aura peu de temps après un fils, qu'ils nommeront également Eugène. La même année, il deviendra professeur suppléant de composition et d'ornement à la « petite école » de dessin (ancienne École royale gratuite de dessin, qui devint plus tard l'École nationale supérieure des arts décoratifs).
Le 12 mars 1836, Eugène Viollet-le-Duc part faire un voyage d'études de 18 mois en Italie. À son retour, il entre au Conseil des bâtiments civils comme auditeur, et est nommé sous-inspecteur des travaux de l'hôtel des Archives du royaume.
Parallèlement, au début des années 1830, un mouvement de restauration du patrimoine médiéval apparut en France. Prosper Mérimée devenu inspecteur général des Monuments historiques, demanda à Viollet-le-Duc, l'architecte il avait boudé les Beaux-Arts de restaurer la basilique de Vézelay en 1840. Ce travail marqua le commencement d'une longue série de restaurations, dont les plus connues sont la cité de Carcassonne, la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1843 avec Jean-Baptiste-Antoine Lassus. Viollet-le-Duc doit beaucoup à cet architecte et historien de l'architecture et des arts décoratifs du Moyen Âge dont l'église Saint-Jean-Baptiste de Belleville est l'oeuvre la plus achevée. Viollet-le-Duc travaillera aussi sur les châteaux de Roquetaillade, de Coucy et de Pierrefonds.
Parallèlement à ses travaux, il occupera divers postes :
- Chef du Bureau des monuments historiques (en 1846) ;
- Membre de la Commission des arts et édifices religieux (en 1848) ;
- Membre de la Commission supérieure de perfectionnement des Manufactures nationales de Sèvres, Gobelins et Beauvais (en 1849) ;
- Inspecteur général des Édifices diocésains (1853) ;
- Architecte des Édifices diocésains (en 1857) ;
- Membre de la Commission des monuments historiques (en 1860) ;
En 1863, il devint professeur d'histoire de l'art et d'esthétique à l'École des beaux-arts (la première chaire où figuraient explicitement les mots « histoire de l'art », discipline dont il fut un des fondateurs en France).
En 1874, il est chargé de la rénovation de la Cathédrale de Lausanne en Suisse. Ce sera pour lui son dernier chantier de restauration, puisqu'il mourut dans la ville en 1879, et y est inhumé au cimetière du Bois-de-Vaux (concession 101).