Kyoto, vue à partir du temple Kiyomizu-dera.
Kyoto ou Kyōto Écouter (京都市, Kyōto-shi?, littéralement « ville capitale ») est une ville japonaise de la région du Kansai, au centre de Honshū. Elle fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon, sous le nom de Heian-kyō (« Capitale de la paix et de la tranquillité »). Elle est aujourd'hui, avec ses palais impériaux, ses milliers de sanctuaires shinto et de temples bouddhistes, le cœur culturel et religieux du pays. La ville est aussi la capitale de la préfecture de Kyoto ainsi que l'une des grandes villes de la zone métropolitaine Keihanshin (Osaka-Kobe-Kyoto). Sa population est de 1,46 million d'habitants (estimations 2020).
GéographieSituationSituée au centre de l'Ouest de l'île de Honshū, dans la région du Kansai, Kyoto est entourée par des montagnes, avec à l'est le lac Biwa. Seules les montagnes au nord font partie de son découpage administratif, notamment les monts Atago, Sajikiga-take (桟敷ヶ岳?) et Hiei.
DémographieEn avril 2024, la population de Kyoto était estimée à 1 436 247 habitants, répartis sur une superficie de 827,83 km2, soit une densité de population de 1 735 hab./km2.
HydrographieTrois cours d'eau traversent la ville : le fleuve Uji, qui passe à Osaka, sous le nom de Yodo-gawa, et les rivières Kamo et Katsura.
ClimatLe climat de la ville est de type subtropical humide. En hiver les températures y sont relativement douces, avec toutefois de fréquents épisodes de froid humide qui amplifient la sensation de fraîcheur (il neige chaque année à Kyoto). Les étés sont moites et chauds, voire torrides, les nuits y sont particulièrement étouffantes. Du fait de la topographie, la ville est entourée de montagnes. Il est courant au Japon de décrire le climat de Kyoto comme extrême : une chaleur difficilement supportable en été et un froid mordant en hiver.
Un passage dans Kyoto
UrbanismeMorphologie urbaineLe pont Togetsu-kyō à Kyoto. Juin 2019.
La ville a été dessinée selon un motif de grille en accord avec la tradition de géomancie chinoise. Aujourd'hui, les principaux quartiers d'affaires sont situés au sud et au centre de la ville, tandis que le Nord et Arashiyama, à l'ouest, sont des aires à l'atmosphère verdoyante moins peuplées.
ArrondissementsKyoto est divisée en onze arrondissements : Fushimi-ku, Higashiyama-ku, Kamigyō-ku, Kita-ku, Minami-ku, Nakagyō-ku, Nishikyō-ku, Sakyō-ku, Shimogyō-ku, Ukyō-ku et Yamashina-ku. Ce sont des divisions municipales disposant d'un bureau municipal mais elles ne sont pas, comme c'est le cas à Tokyo, dirigées par un conseil.
HistoireArticles détaillés : Histoire de Kyoto et Heian-kyō.Kyoto, rue principale, 1891.
Bien que des preuves archéologiques permettent d'affirmer que les premiers hommes, présents sur les îles du Japon, il y a plus de 50 000 ans comme chasseurs-cueilleurs, furent ensuite parmi les premiers potiers du monde dès le XVe millénaire av. J.-C., la région de Kyoto ne fut peuplée qu'à partir du viie siècle par le clan Hata venu de Corée. Au cours du viiie siècle, voulant s'éloigner de l'influence du clergé bouddhiste au sein du gouvernement impérial, l'empereur prit la décision de déplacer la capitale depuis l'actuelle Nara vers une région éloignée de cette influence.
La nouvelle ville, Heiankyō (litt. « la capitale de la Paix ») devint le siège de la cour impériale en 794. Plus tard, la ville fut rebaptisée Kyoto (« la ville capitale »). Elle développa deux quartiers spécifiques : le quartier sud où se situait le palais impérial et la cour ; le quartier où le shogun Yoshimitsu Ashikaga plaça en 1378 sa résidence dans le 'Hana no Gosho' (ou Muromachi-dono, Karasumaru-dono) du quartier de Muromachi. Cela donne par ailleurs le nom de la Période Muromachi de l'histoire de l'archipel. Le shogun se fit également construire le Pavillon d'Or Kinkaku-ji dans le nord de la ville. Par la suite, la ville fut véritablement dévastée par les armées lors de la guerre d'Onin, abandonnée en grande partie par ses habitants et livrée au pillage de 1467 à 1477. En 1489, le shogun Yoshimasa Ashikaga se fit construire l'une des merveilles architecturales du Japon : le Pavillon d'Argent (Ginkaku-ji) qui voulait rivaliser avec le Pavillon d'Or construit par son grand-père Ashikaga Yoshimitsu.
L'avènement du shogunat Tokugawa en 1600 fit perdre à Kyoto son rôle de centre politique et administratif au profit d'Edo, lieu de résidence des shoguns. Toutefois, Kyoto resta la capitale impériale du Japon jusqu'au transfert de la résidence de l'empereur à Edo en 1868, lors de la restauration de Meiji. Après qu'Edo fut rebaptisée Tokyo (signifiant « la capitale de l'Est »), Kyoto fut connue peu de temps sous le nom de Saikyō (« la capitale de l'Ouest »).
Au tournant du xxe siècle, sous l'impulsion de son maire Saigō Kikujirō, Kyoto se modernise et se dote d'un tramway. Le canal du lac Biwa est aussi construit, ce qui a permis l'irrigation à des fins industrielles et l'accès à l'eau potable pour la ville.
Épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, Kyoto échappa de peu à la destruction atomique, car la ville figurait en tête des cibles désignées par le comité des objectifs américain. Son choix fut finalement rejeté à la suite de l'intervention du secrétaire de la Guerre des États-Unis Henry Lewis Stimson et de conseillers, dont le Français Serge Elisseeff, qui connaissaient la richesse culturelle de la ville, et estimèrent que sa destruction serait un obstacle grave à une réconciliation ultérieure avec le Japon.
Les monuments historiques de l'ancienne Kyoto (villes de Kyoto, Uji et Ōtsu) ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco en 1994. En 1997, Kyoto a accueilli la conférence qui donna naissance au Protocole de Kyoto.
Le 1er avril 2005, la ville s'agrandit en intégrant le bourg au nord de Keihoku
Éducation« Le chemin de la philosophie », à Kyoto, au printemps.
Kyoto est un des centres universitaires les plus importants du pays, et accueille 37 établissements d'éducation supérieure. L'importante Université de Kyoto constitue une des deux plus prestigieuses universités du Japon et est considérée comme une des meilleures universités en Asie et dans le monde par les classements internationaux ; dix de ses chercheurs ont notamment obtenu le Prix Nobel. Cinq autres sont également très renommées : Ritsumeikan et Doshisha, Kyōto Sangyōl, Ryūkoku ou encore Bukkyo. Kyoto a également un réseau important d'éducation supérieure appelé le consortium des universités de Kyoto, qui se compose de trois établissements nationaux, cinq publics (préfectoral et municipal), et 41 universités privées.
Il est aussi possible à Kyoto de suivre un cursus scolaire français (de la maternelle à la Terminale), au sein de l'établissement École française du Kansai conventionné avec l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, permettant la reconnaissance de son Baccalauréat en France.
Les étudiants représentent environ 10 % de sa population.
En philosophie, Kitarō Nishida (1870-1945) fut le fondateur de l'École de Kyoto, un courant de philosophie japonaise qui chercha à marier la philosophie occidentale avec la spiritualité issue des traditions extrême-orientales, et qui fut suivi par de nombreux disciples dont Hajime Tanabe.
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