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 IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII

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Edmond
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MessageSujet: IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII   IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII EmptyMar 5 Mar - 21:58

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Les Bourbons.
La race des Valois s'éteignant avec Henri III, la couronne revenait de droit à Henri de Navarre. Mais les ligueurs, absolument décidés à repousser un roi protestant, lui opposèrent, sous le nom de Charles X, le vieux cardinal de Bourbon, et la guerre civile continua. Elle fut marquée par les victoires d'Arques et d'Ivry, que Henri IV remporta sur Mayenne, frère cadet du duc de Guise et chef des ligueurs, puis par le siège de Paris, qu'il fut forcé de lever par suite de l'intervention du général espagnol, le prince Farnèse.

Désespérant, malgré ses succès, de venir à bout des résistances des catholiques, Henri IV se décida à abjurer en 1593 ; l'année suivante il entra à Paris, et de ce jour il fut vraiment roi de France. Le traité de Vervins avec le roi d'Espagne, en 1598, l'affermit sur son trône, et il put dès lors s'occuper de réorganiser le royaume épuisé par tant de luttes.

Siège de Paris.
Après la brillante victoire d'Arques remportée par Henri IV sur le duc de Mayenne, l'armée béarnaise marcha de nouveau sur Paris. Les faubourgs furent complètement abandonnés, comme ne pouvant être défendus à cause du circuit trop vaste qu'ils, formaient autour de la ville, et les paysans des environs vinrent en grand nombre se réfugier à Paris. Henri IV n'eut pas de peine à prendre Montereau, Nogent-sur-Seine, Provins, Corbeil, et, grâce à ces positions, empêcha le ravitaillement de la capitale ; de plus, il fit brûler tous les moulins à vent sur les hauteurs environnantes, dernière ressource des assiégés pour se procurer de la farine. Les Parisiens, de leur côté, établirent à Montmartre et à Montfaucon des batteries de canons : le bombardement commença.

Mais à cette époque les engins de guerre étant très imparfaits, les projectiles, mal dirigés ou impuissants, n'atteignirent que les faubourgs qu'on avait dû sacrifier dès le commencement.

La famine devint bientôt terrible, surtout lorsque la ville de Saint-Denis, qui avait tenu bon, fut forcée de capituler, le 9 juillet. Quand on eut mangé tous les chevaux et tous les mulets qui se trouvaient dans la ville, on se nourrit de chiens et de chats ; aussitôt qu'un de ces animaux paraissait dans les rues, dit un chroniqueur, on courait après lui avec des lacets et des cordages afin de le prendre, et le peuple affamé le faisait cuire et le dévorait ainsi en pleine rue. Il y eut des maladies et une mortalité effrayantes ; on alla jusqu'à faire cuire en bouillie les os des morts et à fabriquer une sorte de pain avec cette horrible substance. C'est ce qu'on appelait le pain de Madame de Montpensier, parce que cette dame, ligueuse enragée, le recommandait partout. Détail affreux, des mères en furent réduites à manger leurs enfants morts de faim. L'entêtement à soutenir le siège restait le même cependant, et peu de Parisiens, trois mille au plus, profitèrent de la bienveillance avec laquelle Henri IV, ému de tant d'atrocités, laissa sortir les assiégés.

Il fallut pourtant se résigner à entamer des négociations : l'archevêque de Lyon et le cardinal de Gondi, évêque de Paris, eurent une entrevue avec le Béarnais à l'abbaye de Saint-Antoine : c'était le 5 août. Le roi consentit à accorder un ravitaillement de vivres limité à un certain délai et auquel ses troupes mêmes et ses gens procéderaient ; il voulait ainsi faire bénéficier ses soldats du trafic qui se ferait naturellement sur les Parisiens affamés ; on repoussa cette proposition et le siège recommença.

Toutes les passions politiques s'émoussaient dans l'angoisse de la guerre et de la famine. Mayenne en profita pour ruiner à son profit le parti des Seize et faire mettre à mort les principaux ligueurs. Mais, dans les églises, la plupart des curés et des moines prédicateurs continuaient à exciter le peuple à la lutte, lui prédisant tous les maux possibles si le roi hérétique venait à entrer dans Paris. En réalité, c'était pour eux-mêmes qu'ils craignaient, pour leurs églises et les biens immenses qu'elles possédaient.

Entrée de Henri IV à Paris.
C'est vers ce moment que s'assemblèrent à Paris les Etats généraux qu'on a appelés États de la Ligue. Ils eurent peu d'importance ; on s'y borna à répéter que la religion et l'État seraient également menacés si Henri IV devenait roi. D'autre part, l'ardeur du Béarnais avait déjà bien diminué ; il avait même subi à Lagny-sur-Marne, près de Meaux, une défaite qui lui avait été fort sensible. Dans son entourage on commença à lui conseiller de céder, et, puisqu'il ne pouvait être roi qu'à condition d'être catholique, d'abjurer la religion protestante. Lui-même finit par dire : Paris vaut bien une messe. Son parti dans la ville, qu'on nommait le parti des politiques, lui fit à cet égard des propositions, et l'entrée du nouveau roi fut secrètement fixée au 22 mars 1594. Henri IV tint cependant à occuper Paris militairement, comme une ville conquise ; il y entra donc à la tête de ses troupes ; mais il n'y eut même pas un simulacre de résistance, tant le peuple avait soif de paix. Le roi, dès le jour de son entrée, se rendit à Notre-Dame, et la foule qui se pressait sur son passage l'accueillit par le cri unanime de : Vive le roi ! Vive la paix !

Les embellissements de Paris. La place des Vosges.
A la fin du seizième siècle, le vaste hôtel des Tournelles, dans lequel avaient longtemps habité Charles VII et Louis XI, n'était plus qu'une ruine entourée d'un vaste enclos. Henri IV résolut de l'utiliser en établissant sur son emplacement une manufacture d'étoffes dont il avait conçu le projet ; les ateliers, les logements des ouvriers auraient été installés dans de vastes bâtiments construits spécialement à cet effet. On ne sait pourquoi, le projet primitif fut modifié et l'on bâtit une série d'hôtels, tous semblables, disposés en rectangle autour d'un vaste espace libre. Ce fut l'origine de la place Royale. Au milieu, sur chaque côté du rectangle, se dressent quatre pavillons plus élevés, semblables entre eux, dont l'aspect rompt un peu la monotonie des bâtiments.

IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII Livre-1-chapitre-9-2
Paris sous Henri IV. Échelle 1/30 000.

L'enceinte de Paris sous Henri IV est la même que celle de Charles V. Henri II et Henri III
 avaient reconstruit une partie des murailles, mais n'avaient rien changé à l'ancien tracé.
 Paris comptait à cette époque 200 000 habitants.

Sous le règne suivant on plaça au centre du jardin la statue de Louis XIII, commandée par le cardinal de Richelieu au sculpteur Biard ; cette statue fut détruite par la Révolution et remplacée, sous Louis XVIII, par une statue également équestre.

La place Royale a changé de nom à chacune de nos révolutions. En 1792, elle s'appelait place de l'Indivisibilité, nom qui ne lui fut pas maintenu. Elle prit, d'abord en 1848, puis en 1870, à l'avènement de la troisième République, le nom de place des Vosges qu'elle porte encore aujourd'hui. C'est un des coins du vieux Paris les plus pittoresques et les moins connus. La rue qui conduit de cette place au boulevard Beaumarchais a conservé un nom qui a bien le cachet du passé : rue du Pas-de-la-Mule. C'était l'époque où les grands personnages, les magistrats notamment, se rendaient soit à la Cour, soit au Parlement, montés sur une mule.

Fondations religieuses.
Les deux femmes de Henri IV étaient catholiques et dotèrent Paris de nouveaux couvents. Sa première femme, Marguerite de Valois, fonda le couvent des Petits-Augustins, sur le terrain d'un hôtel qu'elle avait habité au bord de la Seine. Cet établissement fut supprimé par la Révolution, qui y fit organiser un musée trop tôt disparu, le Musée des monuments français, où l'on avait recueilli de précieux spécimens de nos divers genres d'architecture.

En 1816, ce musée fut dispersé, surtout au profit du musée du Louvre, et dans ses bâtiments fut fondée l'École des Beaux-Arts, qui, aujourd'hui encore, en occupe tout l'emplacement, entre le quai Malaquais et la rue Bonaparte.

Hôpitaux de la Charité et Saint-Louis.
L'hôpital de la Charité fut fondé par Marie de Médicis, seconde femme de Henri IV, sur l'emplacement d'une chapelle dite de Saint-Pierre. On l'appelait communément Saint-Père, et c'est elle qui a donné son nom à la rue des Saints-Pères.

L'hôpital Saint-Louis fut créé en 1607 par Henri IV. A la suite d'une épidémie de peste très violente, on chercha à loger les pestiférés dans un asile bien aéré, le plus loin possible de la ville, presque en pleine campagne. Jusqu'alors ils étaient soignés à l'Hôtel-Dieu, c'est-à-dire au cœur même de Paris. L'hôpital Saint-Louis fut alors construit : on n'y entrait qu'en traversant un pont-levis. Cet hôpital, qui existe encore, est plus spécialement réservé aux maladies de peau.

Le luxe de construction qu'on donnait aux édifices publics commença à s'étendre aux maisons particulières. Au moyen âge le nom d'ostel (hôtel) s'appliquait à toute maison d'habitation ; il fut plus tard réservé aux somptueuses demeures des grands seigneurs.

Parmi les hôtels qui datent de Henri IV, il faut remarquer l'hôtel Zamet, du nom de son propriétaire, riche financier italien, situé au coin de la rue du Petit-Musc et du quai des Célestins. On l'appelle souvent par erreur hôtel Saint-Paul ; il occupe en effet une partie du terrain où s'élevait l'hôtel construit par Charles V, mais c'est le seul rapport qu'il ait eu avec cet édifice, complètement disparu dès François Ier. C'est aussi vers cette époque que fut achevé l'hôtel Carnavalet, célèbre par le séjour qu'y fit madame de Sévigné. Son nom lui vient d'un de ses possesseurs du seizième siècle, M. de Kernevenoy, dont le nom breton fut changé dans le langage populaire en celui de Carnavalet.

IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII Livre-1-chapitre-9-1
L'hôtel Carnavalet.

Commencé en 1544 par Jean Bullant, pour un président au Parlement de Paris, l'hôtel Carnavalet
 devint en 1677 la propriété de madame de Sévigné. Après la guerre de 1870-1871, cet hôtel,
 situé rue Culture-Sainte-Catherine, est devenu la Bibliothèque municipale et le 
Musée des antiquités historiques de la Ville de Paris.

Assassinat de Henri IV par Ravaillac.
Le fanatisme religieux arma plusieurs fois la main de criminels contre Henri IV.

L'année même où il entra à Paris, il faillit être assassiné par Jean Chastel, à peine âgé de dix-sept ans et ancien élève des Jésuites. Le meurtrier, saisi aussitôt, fut condamné à périr au milieu d'horribles tortures, et son supplice eut lieu le même jour — 29 décembre 1594. On compte encore six tentatives de meurtre entre celle de Chastel et celle de Ravaillac.

Le vendredi 14 mai 1610, vers quatre heures de l'après-midi, Henri IV était sorti du Louvre en carrosse découvert, se rendant à l'Arsenal pour y voir son premier ministre et fidèle ami Sully. L'escorte qui accompagnait la voiture du roi dut s'en séparer à cause d'un embarras causé par des charrettes, rue Saint-Honoré, à la Croix du Trahoir — près la rue de l'Arbre-Sec, — à l'extrémité de la rue Saint-Honoré. Il fallut passer par une rue très étroite, la rue de la Ferronnerie, conduisant aux Halles : un nouvel arrêt permit à l'assassin de sauter sur l'essieu du carrosse royal et de frapper le roi de trois coups de couteau. Atteint mortellement, Henri IV mourut sans avoir pu prononcer une parole. Ravaillac, immédiatement arrêté, avoua son crime en s'en faisant gloire : il subit le même supplice que Chastel, sur la place de Grève, le 27 mai 1610.

Paris sous Louis XIII.
L'époque de Louis XIII est une époque de transformation pour Paris, qui s'agrandit et s'embellit de maisons particulières et d'édifices publics, dont beaucoup sont encore sous nos yeux aujourd'hui. Le centre de la ville se déplace, ou, pour mieux dire, il se forme deux quartiers aristocratiques situés, l'un à l'est, l'autre à l'ouest de la ville, qui auparavant tenait tout entière entre le Louvre et l'Hôtel-de-Ville, la porte Saint-Denis et la Seine : le quartier du Marais, aux environs de la place Royale, qui est tout à fait à la mode sous Louis XIII, et le quartier Saint-Honoré et Saint-Roch, où viennent habiter les courtisans, de plus en plus nombreux et empressés auprès du roi, qui a définitivement fixé sa résidence au Louvre.

Nouvelle enceinte de Paris.
Louis XIII dut faire construire une enceinte pour protéger ces nouveaux quartiers de l'ouest. Elle commençait sur la rive droite de la Seine à la place de la Concorde, renfermant ainsi dans l'intérieur de la ville tout le jardin des Tuileries. Là était la porte de la Conférence. Puis, suivant la direction de la rue Saint-Florentin et traversant la rue Saint-Honoré, où l'on ouvrit la porte Neuve-Saint-Honoré, la muraille se dirigeait à angle droit vers l'est et venait rejoindre l'ancienne fortification un peu avant la porte Saint-Denis. Elle coupait dans son tracé l'emplacement actuel des rues Duphot, Cambon, de la Paix, Louis-le-Grand, de la Michodière, Richelieu, Saint-Fiacre, du Sentier, Poissonnière, et se dirigeait ensuite à peu près dans le sens de la rue de la Lune. Ainsi furent compris dans la ville les quartiers des 1er et 2me arrondissements qui portent les noms de quartiers du Palais-Royal, de la place Vendôme, Gaillon et Vivienne.

Paris, siège d'un archevêché.
C'est aussi de Louis XIII que date la création d'un archevêché à Paris. Depuis l'origine de l'église chrétienne, le siège de l'archevêché était à Sens, en Bourgogne. La mort de l'évêque de Paris et celle de l'archevêque de Sens, qui survinrent presque le même jour, en 1622, déterminèrent l'exécution d'un projet conçu depuis longtemps par la royauté. A partir de cette date, Paris devint le siège d'un archevêché, dont les évêchés de Chartres, de Meaux et d'Orléans relevèrent, ou furent suffragants, comme on dit dans le langage ecclésiastique. Sens n'en conserva pas moins son archevêque.

Couvents.
Les principaux couvents fondés sous ce règne furent : au Marais, le couvent des Minimes, dont une rue rappelle le nom et qui est occupé aujourd'hui par une caserne ; les Annonciades célestes, tout près de la place Royale, dans la rue de la Culture-Sainte-Catherine, aujourd'hui rue de Sévigné. La célèbre marquise de Sévigné aimait beaucoup ces religieuses, ses voisines, qu'elle appelle dans ses lettres « les bonnes petites filles bleues » — à cause de la couleur de leur costume. Le quartier qu'on appelait alors faubourg Saint-Jacques, — car il était hors des murs, — entre la rue Soufflot et le boulevard de Port-Royal, vit s'élever aussi plusieurs monastères : les Ursulines, les Feuillantines, qui ont laissé leurs noms à des rues aboutissant rue Saint-Jacques. Ce couvent des Feuillantines fut, comme tous les autres, supprimé par la Révolution. Il en restait, dans les vingt premières années de notre siècle, quelques bâtiments habités par des particuliers. La mère de Victor Hugo y demeura plusieurs années : le poète a décrit avec enthousiasme le beau jardin des Feuillantines où s'écoula une partie de son enfance. Deux abbayes de femmes, qui jusque-là étaient restées aux environs de Paris, furent alors transférées dans ce quartier ; l'abbaye du Val-Profond, située à Bièvre, devint l'abbaye du Val-de-Grâce, que la reine Anne d'Autriche dota d'une somptueuse église ; l'abbaye de Port-Royal-des-Champs, fondée en 1204, également sur les bords de la Bièvre, fut transférée en 1626 sur le boulevard auquel elle a donné son nom. Cette abbaye, alors abandonnée, devint la résidence de philosophes qui y vécurent en solitaires, y professant les doctrines religieuses dites jansénistes. Parmi les plus célèbres, on compte Arnauld, Pascal et Racine, qui y fit ses études ; elle est remplacée aujourd'hui par l'hospice de la Maternité.

Églises et palais.
Paris conserve encore des églises qui datent de ce règne : Saint-Roch, Saint-Gervais pour le portail, Saint-Eustache en partie, Notre-Dame-des-Victoires, d'abord église d'un couvent d'Augustins, fondée en 1629 par Louis XIII et ainsi nommée en souvenir de la victoire du roi à La Rochelle ; la chapelle du vieux collège de la Sorbonne, reconstruite par Richelieu et où se trouve son tombeau. De cette époque date le palais du Luxembourg : c'était le vieil hôtel des ducs de Luxembourg, presque une ruine, lorsque Marie de Médicis, mère du roi, conçut le projet d'y faire construire une magnifique résidence. Elle en confia le soin à un architecte célèbre, Salomon de Brosse, qui éleva le monument où siège actuellement le Sénat.

IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII Livre-1-chapitre-9-3
Le costume sous Louis XIII.

Le Jardin des Plantes.

A l'origine, il fut exclusivement, comme son nom l'indique, un jardin botanique, réservé surtout à la culture des plantes médicinales. Il fut fondé, avec l'autorisation de Louis XIII, par Guy de la Brosse, médecin du roi, dans un terrain désert qu'on appelait le quartier Copeau. C'était le nom que portait alors le monticule sur le flanc duquel on admire le cèdre fameux que Jussieu rapporta, dit-on, dans son chapeau. Probablement cette éminence avait été formée vers le treizième siècle par l'amoncellement des terres déplacées pour bâtir l'enceinte de la ville sous Philippe-Auguste. C'est là que se trouve actuellement le labyrinthe, si cher aux enfants.

Inauguré solennellement en 1640 sous le nom de Jardin royal des herbes médicinales, on l'appelait plus simplement le Jardin du roi, nom que la Révolution lui fit perdre naturellement. Il prit chaque jour plus d'importance, grâce à Buffon, qui y installa les galeries zoologiques, origine du Muséum d'histoire naturelle, à Lacépède, à Daubenton et plus tard à Cuvier. Ce n'est qu'à la fin du dix-huitième siècle, en 1794, qu'on y annexa la ménagerie royale, installée jusqu'alors au palais de Versailles.

L'île Saint-Louis.
L'île Saint-Louis se composait primitivement de deux îlots distincts, appartenant l'un à l'archevêque de Paris, l'autre aux chanoines de la cathédrale. Dans l'un paissaient les bestiaux, d'où le nom d'île aux Vaches ; dans l'autre, le plus grand, appelé île Notre-Dame, on faisait blanchir et sécher les toiles. Sous Henri IV, on y bâtit une chapelle ; mais ce fut seulement sous Louis XIII que cette île commença à se couvrir de maisons. Sa chapelle devint l'église paroissiale de Saint-Louis-en-l'Ile ; un pont la relia à la rive droite, puis les deux îlots furent réunis.

Tout cela avait été conçu et réalisé par un architecte intelligent, appelé Marie, qui construisit la plupart des maisons et le pont qui porte son nom. Depuis le dix-septième siècle, la physionomie de l'île Saint-Louis n'a guère changé : c'est le coin le plus paisible de Paris. Des nombreuses maisons que Marie avait bâties, les deux plus importantes, l'hôtel Lambert et l'hôtel de Bretonvilliers, existent encore à l'extrémité de l'île, vers le pont Sully. Presque tous les habitants étaient des magistrats, conseillers au Parlement ou à la Chambre des Comptes.

Les beaux esprits ; l'hôtel de Rambouillet. Théâtres.
Le règne de Louis XIII est l'époque des beaux esprits. A côté de la vraie littérature nationale, représentée par les chefs-d'œuvre de Corneille, naquit une littérature mondaine, pleine d'affectation, à l'usage des salons et des ruelles, selon l'expression adoptée à cette époque, où les grandes dames recevaient les visites au lit ; les visiteurs se tenaient dans la ruelle. Le plus célèbre salon de l'époque fut celui de la marquise de Rambouillet et de sa fille Julie d'Angennes. Là venaient assidûment Racan, Malherbe, Voiture, Chapelain et plusieurs femmes auteurs, les précieuses, dont la plus célèbre a été mademoiselle de Scudéry. Il ne reste rien maintenant de l'hôtel de Rambouillet, qui était situé tout près du Louvre, au milieu d'un dédale de petites rues et de maisons sordides, démolies en 1854 pour réunir le Louvre aux Tuileries et faire la place du Carrousel.

L'Académie française.
A l'époque où l'hôtel de Rambouillet brillait de son plus vif éclat, vers 1629, quelques hommes de lettres avaient pris l'habitude de se réunir chez l'un d'eux (Conrart) une fois par semaine, pour y causer de littérature, se lire mutuellement leurs ouvrages et discuter sur toutes les questions qui passionnaient alors le public lettré. Ils gardaient le secret sur ces réunions, afin qu'elles ne fussent pas troublées par les importuns ; mais Richelieu, le tout-puissant ministre, en fut informé. Il voulait mettre la main sur cette assemblée ; il s'en fit le protecteur et lui donna un règlement que l'Académie française, dont ce petit cénacle fut le berceau, observe encore aujourd'hui. L'assemblée se composait de quarante membres, en partie grands seigneurs et évêques. Le roi avait donné à l'Académie une des salles du palais du Louvre, où elle tenait ses séances tous les huit jours.

Plus tard, sous Louis XIV et Louis XV, se créèrent, avec l'autorisation du roi, d'autres académies : celle des Inscriptions, chargée de rédiger les devises et les inscriptions à mettre sur les monuments publics et les médailles ; celle des Sciences, où l'on s'occupait des sciences physiques et mathématiques ; celle des Sciences morales et politiques.

Cela dura jusqu'à la Révolution. Les académies disparurent pendant quelques années, puis elles furent reconstituées en 1795. Leur ensemble s'appela l'Institut, divisé en cinq classes. L'Institut fut installé dans les bâtiments du collège Mazarin ou des Quatre-Nations, fondé par le cardinal Mazarin.

Le Palais-Royal.
Richelieu s'était fait construire en 1624, presque en face du Louvre, une résidence grandiose, le Palais-Cardinal, qui s'appelle aujourd'hui le Palais-Royal ; on y déploya tout le luxe possible : magnifiques appartements, bibliothèque, chapelle, galerie de tableaux, salle de spectacle où trois mille personnes pouvaient s'asseoir. Richelieu y mourut en 1642 après en avoir fait don par testament à Louis XIII, qui ne survécut que quelques mois à son ministre.

IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII Livre-1-chapitre-9-4
Le Palais-Royal.

Ce palais fut construit en 1624 par Richelieu, qui y déploya beaucoup de magnificence. 
Il s'appelait d'abord Palais-Cardinal. Richelieu, en ayant fait don par testament à Louis XIII,
 il prit le nom de Palais-Royal qu'il a conservé depuis.




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