Maison d'accueil de Grandchamp, 2018.
La Communauté de Grandchamp est une communauté monastique de sœurs protestantes à vocation œcuménique situé dans le hameau de Grandchamp, à Areuse, commune de Boudry, au bord du lac de Neuchâtel en Suisse romande.
HistoireÀ partir de 1931, des « Dames de Morges » de confession réformée (calvinistes) organisent des retraites spirituelles annuelles dans la propriété des Bovet. Ses retraites se développent progressivement sous la houlette de Geneviève Micheli, veuve et mère de trois enfants. En 1936, Marguerite de Beaumont ouvre une maison permanente, accompagnée par Marguerite Bossert, qui prend le nom de sœur Marthe, puis Irène Burnat. Geneviève Micheli les rejoint en 1944.
En 1948 est créé la Fondation des retraites spirituelles de Grandchamp, membre de la Fédération des Églises protestantes de la Suisse. Elles s'installent dans une ancienne fabrique d'indienne, dans des maisons historiques du XVIIIe siècle irriguées par un canal latéral à la rivière Areuse, qui se jette dans le lac de Neuchâtel. La communauté est accompagnée par le pasteur Max Dominicé de l'Église protestante de Genève, puis par le pasteur Jean de Saussure de 1949 à 1954.
En 1952, les sœurs prononcent leur vœux monastiques, sous la direction de la supérieure Geneviève Micheli. Elle adoptent la première version de la règle de la Communauté de Taizé écrite par frère Roger Schutz, qui insiste sur le concept de la grâce du pardon reçu et donné, et l'esprit des Béatitudes mis en exergue par le pasteur Wilfred Monod pour la Fraternité spirituelle des Veilleurs « joie, simplicité, miséricorde ». Contrairement aux autres communautés féminines protestantes, la communauté n'est pas diaconale, mais spécifiquement monastique, axée sur la prière et la communauté.
La communauté grandit et devient internationale après la Seconde Guerre mondiale, s'engageant pour l'amitié franco-allemande et la réconciliation européenne. En 1954, deux sœurs ouvrent une maison de retraite spirituelle, le Sonnenhof à Gelterkinden, près de Bâle en Suisse alémanique.
Elles sont encouragée dans la voie de l’œcuménisme par l'abbé lyonnais Paul Couturier, et le monastère héberge des rencontres du groupe des Dombes. En 1954, quelques sœurs s'installent en Algérie française, d'autres à Jérusalem, et la communauté s'ouvre au dialogue interreligieux.
En 2021, la communauté coordonne au niveau mondial la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.
Après Geneviève Micheli (1883-1961), les « mères » puis prieures de la communauté sont successivement Marie Bonna-Bornand (1962-1970), Minke de Vries (1970-1999), Pierrette Guinchard (1999-2016) et depuis 2016 sœur Anne-Emmanuelle. Aujourd'hui, la communauté compte une cinquantaine de sœurs, de confession réformée, luthérienne, méthodiste et baptiste. Elles viennent de Suisse, de France, d'Allemagne, des Pays-Bas, du Congo et d'Indonésie.
OrganisationLes sœurs de la Communauté de Grandchamp portent un habit religieux bleu poudré avec un voile et une veste bleu foncé.
Temple réformé et fontaine de justice à Boudry.
Après un postulat et un noviciat de plusieurs années, elles s'engagent avec vœux éternels à vivre ensemble une vie monastique selon les conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Elles vivent dans des cellules et ont une routine quotidienne, suivant la maxime bénédictine « Ora et labora », ponctuée par quatre temps de prière commune ainsi que des temps de prière personnelle et de lectio divina. La Sainte-Cène y est célébrée deux fois par semaine (à quelques exceptions près, toujours le dimanche à 7h30 et le jeudi à 18h30), et des pasteurs ordonnés de l'extérieur sont également présents.
Le repas est pris ensemble en silence, avec de temps en temps une lecture à table avec des nouvelles et une lecture spirituelle. Le monastère est dirigé par la prieure et le conseil des sœurs.
Grandchamps pratique l'hospitalité monastique ; les Sœurs de Grandchamp organisent régulièrement des retraites spirituelles. Des invités sont souvent présents et font l'expérience du silence, de la prière et de la communauté dans le monastère pendant une période plus ou moins longue. Il existe également la possibilité de faire du volontariat, pour les femmes et les hommes.
Outre l'ordre masculin (Taizé) et l'ordre féminin (Grandchamp), la famille de l'ordre comprend également un tiers-ordre laïc, le Tiers-Ordre de l'Unité, qui est supervisé depuis Grandchamp. La communauté de Grandchamp est membre de l'Église évangélique réformée du canton de Neuchâtel, elle-même membre de l'Église évangélique réformée de Suisse et du Conseil œcuménique des Églises.
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