Edmond Messages : 5588 Date d'inscription : 30/06/2018 Age : 73
| Sujet: Divinités égyptiennes Sam 26 Aoû - 22:18 | |
| Les dieux et déesses de l’Égypte antique représentent une foule considérable de plus d'un millier de puissances surnaturelles ; divinités cosmogoniques, divinités provinciales, divinités locales, divinités funéraires, personnification de phénomènes naturels ou de concepts abstraits, ancêtres déifiés, démons, génies, divinités étrangères importées, etc. Le mot égyptien pour dieu est netjer et son plus ancien hiéroglyphe représente vraisemblablement un mât enveloppé de bandelettes de tissu. Pour désigner le concept de la divinité, les glyphes alternatifs sont le faucon sur un perchoir et un personnage accroupi. D'autres termes existent pour désigner une divinité, tel baou ou sekhem mais leur diffusion a été de moindre importance.L'iconographie divine fut dès les temps protohistoriques placée sous le caractère de la diversité. La plupart des divinités furent dotées de plusieurs modes de représentations. La forme zoomorphe est sans doute la plus ancienne, mais très vite on lui adjoignit la forme purement anthropomorphe. La forme composite qui mêle un corps humain à une tête animale, ou vice versa, est plus tardive mais apparaît tout de même dès le xxviie siècle avant notre ère. Le panthéon des dieux égyptiens ne fut jamais organisé de manière canonique et rigoureuse à la manière des anciens Grecs. Cependant l'anarchie n'est pas totale. Les prêtres de la cité d'Héliopolis élaborèrent l'Ennéade (pesedjet), un groupement de neuf divinités issues du démiurge. Ce groupe fit florès à travers tout le pays et toutes les villes d'importance se virent dotées de leur propre Ennéade, sans pour autant se tenir strictement au nombre neuf, synonyme de la multitude. Les autres regroupements sont le couple, avec Osiris et Isis pour parangon, et la triade qui est l'adjonction au couple divin d'un dieu enfant, manifestation du cycle de la régénération cosmique. Il semble que ce qui caractérise un dieu égyptien, c'est d'abord les nombreux rites qui lui sont consacrés ; l'offrande de la Maât par pharaon à une divinité étant le geste cultuel par excellence.TerminologieNetjerDéclinaisonsLes mots égyptiens « netjer » (masculin) et « netjeret » (féminin) se traduisent en langue française par « dieu » et « déesse ». L'actuelle transcription des hiéroglyphes utilisée par les égyptologues donne au mot netjer la forme « nṯr ». Cette forme scientifique n'indique que les consonnes du mot égyptien, l'écriture égyptienne ne restituant pas les voyelles. La prononciation exacte est par conséquent perdue. Pour rendre le mot nṯr prononçable à un public francophone, on ajoute mais très arbitrairement, un « e » aux consonnes pour le prononcer sous la forme netjer ou neter (si l'on ne tient pas compte de l'arrêt prépalatal). Les travaux de restitution de la vocalisation exacte des mots de l'égyptien ancien, à partir des vocables grec, copte ou akkadien permettent de restituer approximativement le terme nṯr sous la forme « nátjīr » avec « natjārat » pour sa forme féminine. La langue égyptienne, comme d'autres langues dispose du duel, une forme grammaticale intermédiaire au singulier et au pluriel ; netjeroui (masculin duel) et netjerti (féminin duel). Le duel s'applique à deux divinités apparaissant ensemble comme Isis et Nephtys ou Horus et Seth. La forme du pluriel commence à partir du nombre trois, netjerou (masculin pluriel) et netjerout (féminin pluriel).ÉtymologieLes tentatives pour donner l'origine du mot netjer se sont montrées jusqu'à présent peu convaincantes. Aucune hypothèse n'a rallié à elle l'approbation de la majorité des égyptologues. La plus ancienne tentative remonte au xixe siècle en la personne d'Emmanuel de Rougé. Elle se fonde sur un rapprochement phonétique avec le mot ter, signifiant « rajeunir, renouveler » et représenté par le signe hiéroglyphique de la tige végétale et symbolisant l'année. Friedrich Wilhelm von Bissing a fait un rapprochement avec le mot « natron », un ancien terme issu de la langue égyptienne. La très controversée Margaret Alice Murray s'est essayée à un rapprochement, peu probant, avec l'arbre tjeret, le « saule » dans le cadre d'un culte rendu aux arbres. En 1988, Dimitri Meeks a postulé que tous les mots basés sur la racine netjer sont en rapport avec un acte cultuel. Le pharaon ne devient un dieu parfait, netjer nefer, qu'après les rites de couronnement, tandis que les défunts ne peuvent espérer une survie divine qu'après des rites funéraires. |
|