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Edmond
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MessageSujet: V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts   V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts EmptyVen 14 Déc - 0:42

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La Seine autrefois.

La Seine prend sa source à Saint-Germain-les-Feuilles (Côte-d'Or). En 1867, la Ville de Paris a fait construire aux sources de la Seine un petit monument orné d'une nymphe symbolisant le fleuve. Son cours total est de 770 kilomètres ; elle reçoit des affluents fort importants au point de vue industriel et commercial, tels que l'Aube, l'Yonne, la Marne, l'Oise, etc.

Autrefois, à Paris, la Seine n'était pas, comme aujourd'hui, resserrée entre des berges pavées, ni entre les quais de pierre qui ont été en partie bâtis par Louis-Philippe : elle coulait librement. En temps de grandes crues, elle débordait et couvrait ses rives. Aussi les inondations étaient-elles fréquentes et causaient des désastres terribles. C'est ainsi qu'en 1176, le fleuve emporta les ponts, les moulins et tout ce qui se trouvait sur ses bords, et qu'en 1740 le quartier de la place Maubert ainsi que les Tuileries disparurent sous les eaux.

La Seine aujourd'hui.

Depuis cinquante ans environ, toute la préoccupation des divers administrateurs de la capitale a été d'améliorer le cours de la Seine à Paris et de rendre les inondations moins fréquentes, moins désastreuses surtout ; ce résultat précieux est obtenu aujourd'hui, grâce aux quais, aux hautes berges et aux ports sur lesquels s'exercent tant d'importantes manipulations des marchandises que le fleuve sert à transporter, grâce aussi à de puissants barrages établis en amont et en aval de Paris, on est arrivé à donner aux eaux du fleuve une hauteur constante d'au moins 3m,20, permettant à des bateaux jaugeant jusqu'à 800 tonnes de remonter du Havre à Paris.

Le halage 1 d'autrefois a été remplacé sur la Seine par le touage à vapeur sur chaîne noyée au fond de la rivière, et par le remorquage à vapeur. Cette chaîne s'enroule sur une roue dentée, s'engrène, par la marche même du bateau, à l'avant du remorqueur, et ressort à l'arrière. Des tarifs ont été établis et imposés aux concessionnaires.

De plus, les crues sont maintenant prévues par le service hydraulique ; grâce aux observations faites, on peut annoncer d'une façon presque certaine à quelle hauteur maxima atteindra la crue. On se sert à cet effet d'une sorte d'échelle graduée dont le premier degré marque le plus bas niveau de la Seine ; c'est ce qu'on appelle l'étiage. Il y a deux étiages à Paris, celui du pont de la Tournelle et celui du Pont-Royal.

Entre le point où elle entre à Paris (pont National) et celui où elle en sort (le Point-du-Jour), la Seine a un parcours de plus de douze kilomètres. Sa largeur à l'entrée est de 165 mètres et de 136 mètres seulement à la sortie ; c'est entre le Pont-Neuf et le pont des Arts, à la hauteur du barrage de la Monnaie, qu'elle atteint sa plus grande largeur : 263 mètres.

La Seine gèle rarement ; on a pu cependant, par des hivers très rigoureux, et notamment en 1879-1880, la traverser sur la glace en certains endroits.

1  Traction des bateaux par hommes ou par chevaux.

Les îles.

Les îles de la Seine étaient jadis bien plus nombreuses qu'aujourd'hui. En commençant par l'est, on rencontrait d'abord l'île Louvier, appelée anciennement île aux Javiaux, en face de l'Arsenal, qui a été réunie à la rive droite en 1843 : le boulevard Morland a été ouvert sur son emplacement ; l'île Notre-Dame et l'île aux Vaches, dont la réunion a constitué l'île Saint-Louis ; le bras de rivière très étroit qui les séparait se trouvait à peu près à l'endroit où est maintenant la rue Poultier, ainsi nommée du nom d'un des entrepreneurs qui transformèrent l'île au dix-septième siècle ; enfin l'île de la Cité, qui n'a pas été modifiée.

Plus bas, vers les Invalides, se trouvait l'île des Cygnes, réunie à la rive gauche en 1820, au point où s'élève la Manufacture des Tabacs du Gros-Caillou.

Il y avait encore un grand nombre de petits îlots, qui ont disparu à différentes époques, tels que l'île de la Gourdaine, l'île aux Juifs, l'île de Seine, etc. En résumé, il n'y a plus aujourd'hui dans Paris que l'île Saint-Louis et la Cité.

Les ponts.

La Seine est traversée par vingt-sept ponts dans Paris. A l'origine, c'est-à-dire à l'époque des Gaulois et des Romains, et jusqu'au neuvième siècle, il n'y en eut que deux, qui reliaient l'île de Lutèce aux deux rives du fleuve ; nous avons dit qu'ils occupaient l'emplacement du petit Pont sur la rive gauche, du pont Notre-Dame sur la rive droite. Plus tard, sous Charles-le-Chauve, fut construit un autre pont allant de la Cité à la rive droite et défendu à son extrémité par la forteresse du Châtelet ; le pont au Change a été rebâti à la place qu'il occupait. Au treizième siècle, fut construit un pont de bois, appelé pont aux Colombes ou pont des Meuniers, qui allait en biais de la rive droite, près du Châtelet, vers l'extrémité de la Cité et du Palais de Justice.

En 1378, un pont fut jeté sur le petit bras de la Seine, entre le Palais de Justice et la place Saint-Michel : c'était le pont Saint-Michel, plusieurs fois reconstruit depuis.

Ainsi les quatre ponts de la Cité et le pont aux Colombes suffirent jusqu'au seizième siècle ; ce n'est que sous Henri III que s'éleva le pont Neuf qui mit les deux rives en relations directes. Il faut dire cependant qu'il avait existé autrefois des passerelles en bois qui reliaient la Cité à la rive gauche du côté de la place Maubert ; c'est Hugues Aubriot, prévôt de Paris, qui les avait fait établir. Ce qui explique le nombre si restreint des ponts de Paris au moyen âge, c'est que la ville était infiniment moins étendue sur les rives du fleuve qu'elle ne l'est aujourd'hui ; sous Charles V, en effet, elle ne dépassait pas, du côté de l'est, le pont de la Tournelle et la Bastille ; du côté de l'ouest, le point où sont maintenant le Louvre et le pont des Arts. Ce n'est qu'en 1786 que ces limites furent reculées à Bercy, d'un côté, en face Chaillot, de l'autre côté.

Voici maintenant quelques détails sur les différents ponts que l'on rencontre en descendant le cours du fleuve :

Le pont National, construit sous le second Empire et qui sert de passage aux piétons et au chemin de fer de ceinture ;

Le pont de Tolbiac, plus récent encore, qui met en communication les quartiers de Bercy (rive droite) et de la Gare (rive gauche) ;

Le pont de Bercy où, comme nous l'avons dit, s'arrêtait le Paris du dix-huitième siècle. Sur la rive droite, s'étendent les constructions et les caves du nouvel Entrepôt de Bercy, où se fait le commerce si important des vins et des alcools.

Le pont d'Austerlitz, bâti deux ans après la bataille de ce nom, en 1807 ; il y a quelque temps (1885), on a doublé sa largeur sans que ces travaux aient interrompu la circulation ; le pont d'Austerlitz est celui, en effet, où la circulation commerciale est de beaucoup la plus importante. Un peu au-dessous de ce pont se détache, sur la rive droite, le canal Saint-Martin.

Le pont Sully, construit de nos jours pour relier la rive gauche à la Bastille par les boulevards Saint-Germain et Henri IV. Il est réuni à l'ancienne île Louvier par une estacade en bois. C'est à cet endroit que commence l'île Saint-Louis, qui divise la Seine en deux bras. Sur le bras droit se trouvent :

Le pont Marie, bâti en 1635, qui porte le nom de l'entrepreneur qui l'a achevé, et le pont Louis-Philippe, dont le nom indique l'époque à laquelle il a été fait.

Le bras gauche est franchi par le pont de la Tournelle, dont la maçonnerie date du dix-septième siècle, mais qui a été restauré sous le second Empire.

En face de l'Hôtel-de-Ville l'île Saint-Louis se termine et les deux bras de la Seine se rejoignent. Là commence l'île de la Cité.

Le pont Saint-Louis réunit la pointe des deux îles. La Seine se trouve de nouveau divisée en deux bras. Au-dessus du bras droit passent :

Le pont d'Arcole, achevé en 1866.

Le pont Notre-Dame, qui rappelle les souvenirs du vieux Paris ;

Le pont au Change , bâti sous Charles-le-Chauve, reconstruit plusieurs fois depuis, et une dernière fois en 1860 pour continuer le boulevard de Sébastopol ; ce pont tire son nom des marchands, changeurs et orfèvres qui s'y étaient établis au moyen âge.

Sur la rive gauche se trouvent :

Le pont de l'Archevêché, construit en 1836, et dont le nom rappelle l'ancien archevêché, détruit dans l'émeute de 1831. C'est tout près de ce pont, situé sur un terrain à l'extrémité est de l'île de la Cité, et appelé jadis la Motte aux Papelards, que se trouve la Morgue, installée primitivement quai du Marché-Neuf, à l'angle du pont Saint-Michel. Le nom de Morgue vient d'un vieux mot français, morguer, qui signifiait examiner avec attention.

Le pont au Double, ainsi nommé parce qu'autrefois il fallait payer un denier double pour y passer.

Le Petit Pont, rebâti bien des fois depuis le temps des Gaulois, alors qu'il était la seule communication entre Lutèce et la rive gauche.

Le pont Saint-Michel, qui existait déjà en 1380 ; il fut reconstruit plus tard, en 1618, et garda ses maisons jusqu'au commencement de notre siècle ; il fut rebâti sous le second Empire lors du percement du boulevard de Sébastopol (rive gauche), devenu depuis le boulevard Saint-Michel.

Le Pont-Neuf, qui fut construit par ordre de Henri III, en 1578, sous la direction de plusieurs architectes, dont le premier et le plus célèbre est Androuet du Cerceau. Il ne fut achevé qu'en 1640. Pendant les deux derniers siècles de l'ancien régime, le Pont-Neuf était pour ainsi dire le centre de Paris : c'est là que naissaient les émeutes et que l'on haranguait la foule ; il s'y trouvait toujours beaucoup de charlatans et de marchands forains qui attiraient un public nombreux et d'adroits voleurs pour en profiter. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui, mais le Pont-Neuf reste toujours le plus fréquenté des piétons et des voitures. Pendant l'hiver de 1885, deux de ses arches, sur le petit bras, ont failli s'écrouler : elles ont été réparées en dix-huit mois, et pareil danger ne paraît plus à craindre. La pointe de la Cité se termine au delà du Pont-Neuf et les deux bras de la Seine se rejoignent.

Viennent ensuite :

Le pont des Arts, qui relie le Louvre à l'Institut ; il date du premier Empire et est, avec la passerelle de Passy, le seul où les voitures ne passent pas ;

Le pont des Saints-Pères ou du Carrousel, construit en 1832.

Le pont Royal, qui date de 1685 et remplaça un pont de bois peint en rouge et qu'on appelait pour cette raison le pont Rouge ;

Le pont de Solférino, le moins fréquenté de tous, a été construit en 1859 après la guerre d'Italie ;

Le pont de la Concorde, qui fut commencé en 1786 et achevé quatre ans plus tard avec les matériaux provenant de la démolition de la Bastille ;

Le pont des Invalides, dont le nom s'explique de lui-même par le voisinage de l'Hôtel des Invalides.

Le pont de l'Alma, qui a été construit comme le précédent sous le second Empire, et porte le nom d'une bataille de la guerre de Crimée (14 septembre 1854).

Le pont d'Iéna, qui a été achevé en 1813, et dont le nom rappelle une victoire du premier Empire. Un peu plus loin se trouve la passerelle de Passy, construite en 1878 pour relier les quartiers de Passy et de Grenelle, privés de leurs communications ordinaires par le pont d'Iéna pendant l'Exposition de 1878.

Le pont de Grenelle, divisé en deux parties par la presqu'île des Cygnes, bâti sous le second Empire.

Enfin, le pont-viaduc du Point-du-Jour, construit à la même époque, un des ouvrages les plus grandioses de ce genre ; il est utilisé, comme le pont National à l'autre extrémité de Paris, pour le passage du chemin de fer de ceinture.

La Bièvre.

Le seul affluent que reçoive la Seine à Paris est la Bièvre. Cette rivière a un parcours d'environ six lieues, à travers une jolie vallée ; elle prend sa source près de Saint-Cyr, au sud de Versailles, et entre dans Paris par le quartier de la Maison-Blanche ; puis, elle traverse le quartier Saint-Marcel, où de nombreuses tanneries sont installées sur ses rives, ses eaux étant très favorables à la préparation des peaux ; elle disparait alors dans un canal voûté semblable à un égout et atteint la Seine en amont du pont d'Austerlitz, en passant sous la gare d'Orléans. Au moyen âge, les religieux des abbayes de Saint-Victor et de Sainte-Geneviève avaient dérivé une partie des eaux de la Bièvre pour arroser leurs terres ; le canal ainsi formé aboutissait à la Seine vers la place Maubert. Il a disparu depuis longtemps, mais la rue de Bièvre en rappelle l'existence, et à peu près l'emplacement.

V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts Livre-3-chapitre-5-1
Cartes des canaux et rivières communiquant avec la Seine.

Les canaux.

Le mouvement des marchandises sur la Seine s'est sensiblement accru dans ces dernières années malgré la redoutable concurrence des chemins de fer, d'abord à cause du bon marché relatif des transports par eau, et aussi grâce à la canalisation du fleuve, dont le lit a été dragué sur tous les points où son peu de profondeur était un obstacle à la navigation. De plus, des écluses et de puissants barrages ont été élevés à grands frais, notamment au Port-à-l'Anglais, au-dessus d'Ivry, pour obtenir une hauteur d'eau moyenne.

Paris est actuellement le deuxième port de France. Au point de vue du tonnage, en effet, son importance le place entre Marseille et le Havre. Pour l'embarquement et le débarquement des bateaux, des quais et des ports spéciaux ont été créés et affectés chacun à une catégorie de marchandises. C'est ainsi que le quai de Bercy reçoit les vins, les quais de la Râpée et du canal Saint-Martin les bois flottés, les ports de Mazas et de l'île Louvier les charbons de bois, les quais de Saint-Nicolas et d'Orsay les matériaux de construction, et le Port de la Grève (devant l'Hôtel-de-Ville) les pommes dont les arrivages sont considérables.

Toutes ces marchandises arrivent à Paris, sur de forts chalands traînés par des remorqueurs. Elles viennent du nord par l'Oise, de l'est par la Marne, la Seine et le canal de l'Ourcq, qui rejoint la rivière du même nom à 74 kilomètres de Paris, de l'ouest encore par la Seine. Pour éviter l'immense coude que forme la Seine entre Paris et Saint-Denis, on a creusé le canal Saint-Denis, qui, partant de cette dernière ville, vient aboutir au bassin de la Villette ; ce bassin est mis lui-même en communication directe avec la Seine par le canal Saint-Martin, qui vient aboutir en aval du pont d'Austerlitz, en face du Jardin des Plantes.

Depuis quelques années, il est question de faire de Paris un port de mer, soit en le mettant en communication avec la Manche par un canal maritime aboutissant aux environs de Dieppe, soit en creusant le lit du fleuve entre Paris et Rouen. Ce projet grandiose est encore à l'étude, et il s'écoulera sans doute de longues années avant qu'il se réalise. En attendant, il existe un service à vapeur direct pour les marchandises, entre Paris et Londres, par la Seine et la Tamise.

Eaux potables.

Une des grandes conditions de salubrité d'une ville aussi peuplée que Paris est d'avoir de l'eau potable en abondance. L'eau des fleuves n'est jamais très bonne à boire parce qu'elle renferme des débris végétaux de toutes sortes, parfois même les immondices de la ville.

Les Romains avaient capté, pour la rive gauche, les sources de Rungis, par l'aqueduc d'Arcueil. Plus tard, on amena les sources de Ménilmontant, de Romainville, de Belleville pour la rive droite ; mais ces sources étaient d'un débit irrégulier et de peu de volume ; de plus, les concessions d'eau accordées aux grands seigneurs et aux principales abbayes étaient telles qu'il y avait insuffisance pour la masse de la population. Ce n'est que sous Henri IV qu'on chercha à alimenter convenablement Paris au moyen d'une machine hydraulique, la Samaritaine, qui élevait l'eau de la Seine pour en faciliter la distribution dans les quartiers voisins. Elle fonctionna jusqu'en 1613 ; c'était une sorte de construction carrée élevée sur pilotis, près de la deuxième arche du Pont-Neuf du côté de la rive droite.

V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts Livre-3-chapitre-5-2
La Samaritaine.

En 1609, lors de la construction du Luxembourg, on rechercha les anciennes conduites romaines qui alimentaient les Thermes, et l'on reconstruisit l'aqueduc d'Arcueil, encore utilisé aujourd'hui pour les eaux de la Vanne et de la Dhuys.

En 1670, on éleva au pont Notre-Dame une seconde machine hydraulique, qui permit d'alimenter un certain nombre de nouvelles fontaines publiques. En 1739, on inaugura la fontaine de la rue de Grenelle.

Enfin, en 1777, les frères Périer, représentants d'une société financière, obtinrent l'autorisation de construire les pompes à feu de Chaillot et du Gros-Caillou, destinées à alimenter le quartier Saint-Honoré. Ces pompes fournirent de l'eau pour la première fois en 1782.

Sous le Consulat et l'Empire, de grands travaux furent exécutés en vue de dériver l'Ourcq et la Beuvronne et pour approvisionner les canaux de l'Ourcq, Saint-Denis et Saint-Martin.

Aujourd'hui, Paris est pourvu d'eau de Seine par les six machines du Port-à-l'Anglais, de Maisons-Alfort, du quai d'Austerlitz, de Chaillot, d'Auteuil et de Saint-Ouen. Cette eau, après avoir traversé une sorte de crible grossier qui retient les immondices, passe par des réservoirs où elle abandonne le limon dont elle est chargée.

De plus, le puits artésien de Grenelle, creusé en 1841, et le puits plus récent de Passy donnent, par jour, près de 19 000 mètres cubes d'eau qui sont également envoyés dans des réservoirs spéciaux.

Enfin, en 1860, la ville de Paris a traité avec différentes communes pour l'acquisition des sources de deux petites rivières de Bourgogne, la Vanne et la Dhuys, qui, détournées de leurs cours et amenées à Paris dans des conduits souterrains, donnent chaque, jour près de 120 000 mètres cubes d'eau. Ce fut l'ingénieur Belgrand qui accomplit cet immense travail. Il alla chercher les eaux à Fontvannes (Aube) et construisit à Montsouris deux réservoirs pour les recevoir.

Mentionnons encore une machine hydraulique installée à Saint-Maur, pour élever l'eau de la Marne dans un réservoir, ce qui porte à seize le nombre des réservoirs que possède la capitale. Prochainement enfin Paris recevra l'eau de deux nouvelles rivières, la Voulzie et le Durtain, qui se rejoignent au-dessous de Provins.

Malgré ces immenses travaux, Paris n'a pas toute l'eau qui lui serait nécessaire, et pendant les grandes chaleurs, alors que la consommation est plus considérable, les habitants, qui, en temps ordinaire ont droit à plus de 200 litres d'eau par tête et par 24 heures, manquent souvent d'eau de source, la seule potable, car l'administration se voit obligée de la remplacer par les eaux moins pures de la Seine, de la Marne et de l'Ourcq.

Cette eau est distribuée aux particuliers en vertu d'abonnements contractés avec la Compagnie des eaux. Les abonnements permettent d'amener jusque dans les appartements, à l'aide de conduites, l'eau dont on a besoin ; cette nouvelle disposition a fait disparaître la vieille corporation des porteurs d'eau, qui montaient jadis à domicile l'eau nécessaire aux besoins des ménages.

La ville possède en outre 208 fontaines publiques auxquelles tout le monde peut puiser. Enfin, un riche philanthrope, Anglais de naissance, mais Parisien d'adoption, sir Richard Wallace, a doté Paris d'élégantes fontaines qui portent son nom, et où chacun peut s'approvisionner ou se désaltérer à loisir. La Ville en a, depuis lors, considérablement augmenté le nombre.

Égouts.

Le bon fonctionnement des égouts est, avec une abondante distribution d'eau potable, une des questions qui intéressent au plus haut degré l'hygiène urbaine. Les immondices d'une ville comme Paris exigent en effet un appareil immense pour leur écoulement.

Autrefois, les eaux ménagères s'en allaient tant bien que mal rejoindre la Seine, qu'elles empoisonnaient, après avoir passé, soit par la Bièvre, soit surtout par le ruisseau de Ménilmontant, qui faisait office de grand collecteur. Tout cela circulait à ciel ouvert et infectait l'atmosphère.

Sous Charles V, Hugues Aubriot, prévôt de Paris, essaya de porter remède à une situation aussi intolérable et fit maçonner plusieurs de ces conduites primitives ; mais c'est seulement du règne de Louis XIII que datent les égouts proprement dits. Au dix-huitième siècle, il n'y en avait encore que 200 mètres, qui s'accrurent bientôt de nouvelles ramifications ; sous le premier Empire il y en eut 24 297 mètres et 150 000 en 1852. On compléta le réseau en 1857, et aujourd'hui, pour 850 000 mètres de voie publique, Paris possède 772 000 mètres d'égouts.

V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts Livre-12
Coupe d'un égout sous une rue de 15 mètres. Échelle de 3/100. 
(l'égout est placé sous le trottoir).

Les égouts sont de longues voûtes maçonnées, qui suivent le parcours de toutes les voies et qui sont proportionnées à l'importance des rues qu'elles desservent. Sur chacune des deux rives de la Seine, se trouve un égout principal appelé grand collecteur.

Celui de la rive gauche traverse le lit de la Seine au pont de l'Alma dans un double tube, appelé siphon, et y rejoint le collecteur de la rive droite. Les eaux des égouts sont déversées dans la Seine au-dessous d'Asnières. Une partie de ces eaux est employée à fertiliser la presqu'île de Gennevilliers.

Le débit des égouts varie selon les saisons. Le mois de mars est celui qui donne la plus grande quantité d'eau et le mois de juillet celui qui en fournit la quantité la plus faible. On peut évaluer en moyenne à 220 000 mètres cubes par jour la quantité de liquide transportée par le grand collecteur.

On peut visiter le grand égout. Le trajet se fait en wagonnet monté sur des rails, puis en bateau sur les eaux mêmes de l'égout ; le départ a lieu place du Châtelet et l'arrivée place de la Madeleine.

V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts Livre-13
Coupe d'un égout sous un boulevard. Échelle de 4/1000. 
(l'égout est placé sous la chaussée).

Les égouts ne sont pas utilisés seulement comme voie d'écoulement pour les eaux ménagères ou pluviales ; le long de leur maçonnerie serpentent encore les tuyaux de conduite qui distribuent l'eau et le gaz, ainsi que les tubes pneumatiques destinés à la transmission des dépêches, les fils télégraphiques et les fils téléphoniques.

Au-dessous des égouts de la rive gauche se trouvent les Catacombes, anciennes carrières d'où ont été extraits les matériaux qui ont servi à la construction de Paris.

Le réseau des égouts est loin d'être complet, et bon nombre de rues n'en sont pas encore pourvues, car il en reste environ 30 000 mètres à construire.

C'est une grosse question que celle des égouts et de l'exutoire à leur donner au sortir de Paris. On s'en préoccupe beaucoup en ce moment, et il ne paraît pas que, d'ici longtemps, une solution satisfaisante puisse être trouvée. L'administration municipale avait songé à les déverser sur une vaste plaine voisine d'Achères et de la forêt de Saint-Germain ; mais les habitants de cette région protestèrent énergiquement contre une pareille faveur, qu'ils considéraient, peut-être à tort, comme un fléau. La difficulté serait plus grande encore, sans doute, si l'on appliquait à Paris le système du tout à l'égout, adopté depuis longtemps à Londres, mais sans danger pour cette grande ville dont le régime hydraulique ne peut être comparé au nôtre.


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MessageSujet: Re: V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts   V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts EmptyMar 12 Mai - 16:59

Si nous allions les visiter,les égouts de Paris

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Edmond
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MessageSujet: Re: V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts   V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Egouts EmptyMar 12 Mai - 18:05

Intéressante cette visite, merci Lenaïc

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