Edmond Messages : 5550 Date d'inscription : 30/06/2018 Age : 73
| Sujet: Les hautes chaumes : sur les steppes d'altitude Mar 6 Déc - 22:41 | |
| Du col du Bonhomme au Grand Ballon d’Alsace, la route des Crêtes dévoile les Hautes Vosges dans toute leur splendeur. Dômes arrondis, forêts, tourbières, lacs, et, dès 900 mètres d’altitude, les chaumes, fascinant paysage ouvert de landes et de pâturages parsemés de fermes-auberges traditionnelles. Sur les joues rondes des ballons glissent des larmes d’un bleu sombre, comme l’éclat de ce lac Blanc (1 055 mètres), relié au lac Noir, situé 120 mètres en aval, par une conduite alimentant une centrale hydroélectrique. Les GR5 et GR53 traversent l’ensemble du massif vosgien en suivant la ligne de crêtes qui balise, du col du Donon au Ballon d’Alsace, ce que les Français baptisèrent la « Ligne bleue des Vosges » après la guerre de 1871. Avec leurs allures de steppes, les hautes chaumes font partie intégrante de l’économie pastorale. En poursuivant, sur la D61, quatre kilomètres avant le célèbre col de la Schlucht (1 139 mètres), un panneau indique, sur votre gauche, le lac Vert. Empruntez alors le sentier. Caché derrière une forêt de sapins, le plan d’eau se dévoile au fur et à mesure que vous avancez, tout aussi envoûtant que le lac Blanc, mais d’une couleur bien différente ! Les plantes aquatiques qui prolifèrent à la belle saison lui donnent cet étrange ton émeraude. La route des Crêtes, vertigineuse, mène ensuite au Hohneck. Ce sommet, à 1 362 mètres, offre un splendide panorama du Donon au Grand Ballon, mais aussi sur la plaine d’Alsace et la Forêt-Noire, en Allemagne. Nous sommes ici dans les hautes chaumes, ce paysage caractéristique des Vosges qui apparaît à partir de 900 mètres d’altitude environ. Au Moyen Âge, le défrichement de la hêtraie par les moines des abbayes de la région pour l’activité pastorale a agrandi un paysage naturel de lande, d’herbes et d’arbustes. « Les hautes chaumes s’étendent sur environ 4 500 hectares, dit-on au parc naturel régional des Ballons des Vosges. Ici, le climat de la grande crête est exceptionnellement rude avec des étés relativement froids, des vents parfois violents et des pluies très abondantes (plus de 2 000 mm d’eau par an). » Un paysage ouvert, balayé et jauni par les vents, qui prend parfois des aspects lunaires, mais où, en même temps, les beaux jours, s’épanouit une flore délicate : myrtille, gentiane jaune, arnica, graminées, callune, fenouil des Alpes ou encore l’endémique pensée des Vosges. Ferme du Haag.La D430 se faufile ensuite en corniche à travers cet envoûtant et fragile « désert » des hautes chaumes émaillées de tourbières. Vous arriverez bientôt au Markstein. Posée sur un plateau à 1 260 mètres, c’est l’une des plus importantes stations de sports d’hiver d’Alsace. Impossible de ne pas faire une pause dans une des fermes-auberges qui parsèment cette partie de la route. Ces héritières des traditionnelles marcairies (où vivaient les marcaires, les éleveurs des montagnes, et dans lesquelles ils fabriquaient leur fromage) vous accueillent autour de grandes tablées pour une collation ou un repas roboratif composé de tourtes, viandes fumées, munster arrosé de kirsch, sans oublier la tarte aux brimbelles – aux myrtilles. |
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