Edmond Messages : 5366 Date d'inscription : 30/06/2018 Age : 73
| Sujet: La fin du catharisme Jeu 8 Sep - 13:57 | |
| Le xiiie siècle voit l'apogée de l'Inquisition. En France méridionale, elle contribua fortement à mettre fin à l'hérésie des bons hommes, non sans mal. Le quadrillage de la population du Midi aboutit à la mise en fiche d'une grande partie de celle-ci. Ainsi, l'inquisiteur Bernard de Caux interroge 5 471 personnes sur seulement deux archidiaconés du diocèse de Toulouse ; à Mas-Saintes-Puelles, 420 personnes doivent se soumettre à enquête. Les enquêtes menées par les inquisiteurs provoquent des craintes populaires. Dans ce contexte de violence, la population et la noblesse n'hésitent pas à éliminer physiquement les inquisiteurs. Le massacre le plus célèbre est celui d'Avignonet, aboutissement d'une longue période de contestation de l'Inquisition dans le Midi. Une première crise a lieu à la fin de 1235, quand la population expulse l'inquisiteur dominicain Guillaume Arnaud, puis l'ensemble des dominicains. De retour en 1236, ceux-ci se retrouvent impuissants face au mutisme de la population, à l'inertie des autorités municipales et au manque de soutien du pape occupé par ailleurs. En 1241, les inquisiteurs partent en tournée ; en mai 1242, ils s'installent dans le château d'Avignonet. Le 28 mai 1242, ils y sont assassinés par des chevaliers cathares menés par Pierre-Roger de Mirepoix. Épouvanté par le massacre, le concile de Béziers, tenu en 1243, décide de faire tomber la place forte cathare de Montségur. Lorsque la forteresse se rend en 1244 aux croisés, la volonté de représailles explique la rigueur exceptionnelle de la répression : près de deux cents cathares sont brûlés. De 1250 à 1257, l'Inquisition parachève son travail dans la région et met fin à l'hérésie cathare, non sans douleur : elle brûle 21 personnes et en condamne 239 au « mur étroit » (détention avec port d'entraves, au pain et à l'eau). Le dernier éclat de violence a lieu dans la cité-état de Sirmione, en Lombardie, accusée en 1273 de cacher un évêque cathare : deux cents de ses habitants sont envoyés au bûcher par les autorités civiles. Un des derniers bûchers pour hérésie est celui de Pierre Autier, brûlé en 1310. Les derniers croyants, comme le berger Peire Maury de Montaillou, seront mis au « mur étroit » en 1318 par l'évêque inquisiteur cistercien Jacques Fournier, futur pape Benoît XII. À Villerouge-Termenès, Bélibaste, qui se revendique comme un des derniers dignitaires des Églises cathares, est brûlé en 1321. Les derniers bûchers sont attestés en 1328 à Carcassonne. Source |
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