Francesco Saverio Maria Felice Castiglioni naît le 20 novembre 1761 à Cingoli dans une famille noble, est élu pour devenir le 253e pape de l’Église catholique Pie VIII (en latin Pius VIII, en italien Pio VIII) le 31 mars 1829, et meurt le 30 novembre 1830.
BiographieDe famille noble, il effectue ses études au collège des jésuites d'Osimo. Puis, se destinant à la prêtrise, il poursuit une formation en droit canon à Bologne et enfin à Rome. Il prête alors son concours à l’un de ses maîtres, Devoti, qui travaille à cette époque à la constitution d'une compilation de textes juridiques.
Lorsque Devoti devient évêque d’Anagni, Francesco Castiglioni reste alors dans l'entourage du nouveau prélat, présidant le chapitre cathédral du diocèse. Il occupe ensuite la même charge dans l'évêché de Cingoli dirigé à cette époque par Monseigneur Severoli.
L’ensemble de la péninsule Italienne entre sous la domination française. En 1800, le pape Pie VII nomme Francesco Castiglioni évêque de Montaldo. Ayant refusé de prêter serment au roi d'Italie, le prélat est exilé à Mantoue puis est contraint finalement de rejoindre la France.
En 1816, il est nommé évêque de Césène et est créé cardinal-prêtre de Santa Maria in Traspontina par Pie VII. À partir de 1821, il est grand pénitencier et devient cardinal-évêque de Frascati.
La PapautéAprès avoir été vainement candidat lors du conclave de 1823, qui voit l'élection de Léon XII, Castiglioni devient pape le 31 mars 1829, après le décès de Léon XII, à l'âge de soixante-huit ans. Il prend le nom de Pie VIII à son couronnement le 5 avril 1829. Chateaubriand, alors ambassadeur de France, évoque longuement ce conclave dans les Mémoires d'outre-tombe, et Stendhal relate son élection dans ses chroniques de Promenades dans Rome.
Le 24 mai 1829 il publie l'encyclique Traditi humilitati nostræ.
Celle-ci est complétée, le 25 mars 1830 par la bulle Litteris altero, dans laquelle il condamne les sociétés secrètes. Il y précise également que la bénédiction de l'Église ne sera donnée, lors de la cérémonie du mariage qu’en ayant connaissance d’une promesse effectuée au préalable par les futurs époux d'élever leurs enfants dans la religion catholique. Dans les mois qui suivent, ce nouveau point de règlement ecclésiastique devient une source de conflit dans le royaume de Prusse, protestant, entre les évêques et le gouvernement.
Comme son prédécesseur Léon XII, Pie VIII condamne le libéralisme car cette idéologie conçoit la liberté comme le droit de faire tout ce qu'on veut, et la voit comme le fondement de toute action. Or cette vision s'oppose à la doctrine catholique selon laquelle le fondement de toute action doit être la recherche de ce qui est juste. La liberté, si elle est aussi conçue comme l'expression du libre arbitre, ne peut se concevoir dans l'exercice de n'importe quelle volonté de l'Homme mais seulement dans l'exercice du Bien.
Tombeau du Pape Pie VIII par le sculpteur Tenerani (1853-1866), Saint-Pierre de Rome.
Il doit également faire face à l'agitation européenne qui prépare les révolutions de 1830 :
- ce sont tout d'abord les troubles de Pologne et de Belgique ;
- dans les États pontificaux, il doit faire face aux tentatives d'insurrection engagées par les carbonari ;
- en France, Charles X, remplacé par Louis-Philippe d'Orléans : en dépit du libéralisme du nouveau gouvernement, Pie VIII préconise aux Français de se rallier au nouveau souverain ;
- au Royaume-Uni, il encourage les catholiques à profiter de leur émancipation (Roman Catholic Relief
Act) en participant à la vie politique.
Pie VIII meurt à Rome le 30 novembre 1830
Emblème Pontifical de Pie VIII