Edmond Messages : 5449 Date d'inscription : 30/06/2018 Age : 73
| Sujet: Balade dans le jardin du château d'Amboise Mer 24 Avr - 15:58 | |
| Publié le 14 avr. 2024 par Vincent NoyouxJuché sur un promontoire de 40 mètres de haut, le château royal d’Amboise domine la ville d'Amboise blottie à ses pieds et la Loire, royale comme à son habitude. Le royal AmboiseParmi les châteaux de la Loire, Amboise est dans tous les manuels scolaires car l’Histoire avec un grand H est passée par là. Charles VIII y est né et y est mort, François Ier y a été élevé et y a régné les trois premières années de son règne. Amboise a connu les bals et les fêtes, les tournois et les parties de jeu de paume – c’est en assistant à l’une d’elles que Charles VIII se blessa à la tête et succomba quelques heures plus tard d’une hémorragie cérébrale. Léonard de Vinci, invité par François Ier au Clos Lucé voisin, y poussa son dernier souffle en 1519. Enfin, Louis- Philippe hérita du château par sa mère et redécora l’aile Louis XII. Un jardin remarquableMais c’est au souvenir de Charles VIII qu’Amboise est le plus attaché. « À son retour d’expédition à Naples, Charles VIII revient avec des artistes italiens pour magnifier le château, mais aussi avec un jardinier. Celui-ci dessine un jardin de plain-pied, qui sort de terre en même temps que le château », explique Jean-Louis Sureau. L’ancien directeur du château, qui a accompagné le développement des jardins durant plus de vingt-cinq ans, nous emmène sur la terrasse de Naples, qui domine la Loire. « C’est un jardin d’agrément, conçu pour surprendre et montrer le prestige royal. Jusqu’à la Renaissance, les jardins étaient blottis au pied de la forteresse. Ici, ils sont conçus comme un tapis qu’on déroule devant le bâti, dont ils sont le prolongement. La terrasse de Naples déroge à la tradition médiévale du jardin clos en ouvrant des fenêtres sur le paysage. Lorsque, plus tard, le grand-père de Louis-Philippe a valorisé le site dans le goût romantique, il a gardé en tête que le jardin devait accompagner le paysage. Tout le contraire d’un jardin à la Le Nôtre, qui prend possession du paysage. Ici, le jardin communique avec l’extérieur sans s’imposer. » Les jardins du roiLes jardins d’Amboise sont donc bien plus qu’un accessoire du château. Sous la férule de Jean-Louis Sureau, chaque arpent de terrain a été pensé pour offrir à l’œil un sentiment d’ouverture et d’harmonie. Le regard se promène sur le site sans que rien ne vienne le contrarier. Les buis ronds au-dessus de la terrasse de Naples semblent prolonger les collines alentour. Comme à l’époque, on trouve des plantes en pot et des pommiers cordons, mais des plantes mellifères ont été ajoutées. La façade Renaissance, les toits d’ardoise des demeures cossues, le fleuve composent un tableau d’une beauté sereine. Tel un amphithéâtre de verdure, le jardin évoque un vaisseau flottant entre ciel et Loire, et dont le château serait la proue. La partie haute du jardin date de l’époque Louis-Philippe. L’œil suit les rouges-queues et les bergeronnettes (les jardiniers taillent en fonction de leur nidification), se promène du château à la chapelle Saint-Hubert, mausolée où serait enterré Léonard de Vinci. Une glycine affiche 192 printemps. Les visiteurs sont invités à grappiller le muscat de Hambourg en septembre, et, chose rare, il est possible de pique-niquer sur les pelouses. Des séances d’observation du ciel étoilé y sont même organisées en été. Il ne faut pas quitter le château sans avoir jeté un œil au jardin d’Orient, conçu en hommage à l’émir Abd el-Kader. Le chef de la résistance algérienne à la colonisation française fut en effet placé en résidence surveillée à Amboise de 1848 à 1852. Ses accompagnants décédés durant cet exil sont enterrés sous une pierre d’Alep, parmi des essences méditerranéennes. Source |
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