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 IV. La Renaissance

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Edmond
Edmond
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MessageSujet: IV. La Renaissance   IV. La Renaissance EmptyJeu 21 Fév - 21:58

.
Transformation du style architectural.

Dès la seconde moitié du quinzième siècle, l'art ogival avait, en quelque sorte, épuisé toutes les ressources architectoniques. On éprouvait un besoin de changement. Aussi, sous l'influence des expéditions d'Italie, qui avaient révélé les tendances des constructeurs italiens à se rapprocher de l'antiquité, on vit naître en France une nouvelle architecture religieuse et civile, qui dota notre pays d'édifices d'un caractère très différent de celui des monuments des siècles précédents.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-3-21
Eglise et tour Saint-Jacques-la-Boucherie.

La tour Saint-Jacques est le seul vestige qui nous soit resté de l'ancienne église
 Saint-Jacques-la-Bou-cherie. C'est un monument du style flamboyant.

La transformation fut cependant plus longue pour les édifices religieux qui, tout en empruntant certaines formes à l'architecture nouvelle, conservèrent les principales dispositions des églises gothiques, donnant ainsi naissance à un style de transition, assez dépourvu de caractère. On appelle souvent ce style néo-gothique.

Sous l'influence du génie français qui se donna libre carrière, les constructions civiles nous montrèrent un art nouveau, qui, en s'épurant, produisit des œuvres charmantes, comme les châteaux de Blois, de Chenonceaux, d'Amboise, etc.

Style de transition.

On peut limiter la période de transition entre les années 1500 et 1580. La tour Saint - Jacques , achevée en 1508, est encore un monument du style ogival flamboyant.

L'influence de la Renaissance est bien plus visible à Saint-Etienne-du-Mont et à Saint-Eustache.

Saint-Étienne-du-Mont était, depuis le treizième siècle, la paroisse de la montagne Sainte-Geneviève, l'église de l'abbaye voisine n'étant destinée qu'au service des religieux du couvent.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-3
Eglise de Saint-Etienne-du-Mont.

C'est un des plus curieux monuments de l'époque de transition. A côté, se dressait 
l'abbaye de Sainte-Geneviève, dont il ne reste plus qu'une tour dite de Clovis,
 enclavée dans les bâtiments du lycée Henri IV.

On la construisit en 1517, mais l'édifice ne fut achevé qu'au commencement du siècle suivant, notamment le portail, qui date de 1610. Par suite, on peut y constater le mélange du gothique et de la Renaissance. Une particularité intéressante de cette église est qu'elle a conservé son jubé, galerie de pierre jetée en travers de l'église, entre la nef et le chœur. C'est la seule église de Paris qui montre encore une construction de ce genre.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-4
Jubé de Saint-Etienne-du-Mont.

C'est le seul type de ce genre de construction qui existe encore à Paris. Il consiste en une
 galerie de pierre transversale à la nef et très richement sculptée.

Saint-Eustache est aussi une des plus belles églises du seizième siècle, et son architecture a beaucoup de rapports avec celle de Saint-Étienne-du-Mont. Elle fut commencée en 1532 ; le gothique s'y reconnaît encore aux ogives et aux beaux arcs-boutants que l'on voit surtout du côté de la pointe de l'église, mais la Renaissance y est de plus en plus conquérante.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-2
Fenêtres.

Les fenêtres des églises de l'époque de transition sont le plus souvent ogivales ; 
mais les sculptures et les détails commencent à se ressentir de l'art de la Renaissance.

Le portail occidental, construit d'abord dans le même style que la grande nef, disparut en 1754 pour faire place à une lourde façade ; c'est une grande perte, surtout si l'on compare ce portail à celui du transept nord, si gracieux, mais qu'on n'aperçoit guère, malheureusement, perdu qu'il est au fond d'une petite rue étroite et sombre.

Caractère du style de la Renaissance.

Ce qui caractérise l'architecture de la Renaissance, c'est le retour au style de l'antiquité.

Les fenêtres redeviennent carrées, leurs meneaux se coupent à angle droit, les contreforts se transforment en pilastres, l'ogive elle-même disparaît et l'on revient au plein cintre.

Les ornements ne sont plus empruntés à la flore française : ce sont des arabesques et des acanthes dérivées de l'art italien, d'une variété, d'une richesse et d'une élégance prodigieuses. Les toits sont moins aigus ; les lucarnes, les cheminées, les attiques, les cariatides, les niches apparaissent : les ordres grec et romain sont la base de toute décoration.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-1
Pilastres du style Renaissance.

Ce sont des piliers à demi encastrés et revêtus d'ornements empruntés au style italien.

A côté de cette ornementation extérieure, on conserve beaucoup des éléments du moyen âge, tours et tourelles, créneaux et mâchicoulis, escaliers renfermés dans des cages formant saillie sur le bâtiment, etc.

La sculpture acquiert une délicatesse et une grâce qu'elle n'avait pas encore eue et couvre les façades des édifices d'arabesques et d'ornements.

Reconstruction du Louvre par François Ier, en 1541.

Depuis Charles V, les rois s'étaient servis du Louvre plutôt comme d'un arsenal que d'une résidence, et le château de Philippe-Auguste était dans un état si déplorable au seizième siècle, que François Ier, pour y recevoir Charles-Quint, avait été obligé d'y faire de nombreuses et coûteuses réparations. Effrayé du mauvais état des constructions, il en décida, quelques années après, la démolition, et résolut d'en faire un palais digne de la cour élégante et somptueuse qu'il avait créée.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-5
Le Louvre en 1609.

1. Grande galerie du Louvre. — 2. Galerie d'Apollon. — 3. Petit Bourbon. 
— 4. Louvre de François Ier et Henri II. — 5. Seine.

Les travaux de reconstruction commencèrent en 1541, sous la direction de Pierre Lescot, qui s'adjoignit, pour la sculpture et l'ornementation, Jean Goujon et l'Italien Paul Ponce, élève de Michel-Ange. Le plan de Pierre Lescot comportait quatre façades formant carré ; à chaque angle s'élevait un pavillon ; l'étendue du palais aurait correspondu à peu près au quart du Louvre actuel. L'aile occidentale, qui se trouve entre le pavillon de l'Horloge et l'angle sud-ouest de la cour, fut commencée la première : c'est une merveille incomparable de dessin architectural, de sculpture et d'ornementation.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-6
Fenêtre (XVIe siècle).

Les fenêtres du style de la Renaissance, au lieu d'être pointues comme dans le style ogival,
 deviennent carrées et sont surmontées de corniches empruntées au style grec.

Les travaux étaient encore peu avancés à la mort de François 1er, en 1547. Catherine de Médicis, qui avait apporté d'Italie le goût des arts, en pressa l'achèvement. L'aile méridionale fut terminée à peu près jusqu'au pont des Arts ; à l'angle, fut élevé un pavillon, appelé le pavillon du Roi ; à l'intérieur, le magnifique escalier qui conduit actuellement aux salles de peinture, connu sous le nom d'escalier Henri II, et la superbe salle des Cariatides. Le chiffre enlacé de Henri II et de Catherine de Médicis figure sur toutes les façades de ces constructions.

Henri IV ne s'occupa du Louvre que par les travaux qu'il fit exécuter à la grande galerie, pour le réunir aux Tuileries.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-7
Lucarne (XVIe siècle).

Dans le style de la Renaissance apparaissent les lucarnes pratiquées dans le toit. 
Elles sont ordinairement carrées et surmontées de clochetons et 
de frontons richement sculptés.

Richelieu entreprit de terminer l'édifice. Les plans en furent confiés au célèbre architecte Lemercier. En 1624, le jeune roi Louis XIII posa la première pierre du pavillon de l'Horloge. Les derniers débris du château de Philippe-Auguste disparurent ; l'aile occidentale fut terminée, ainsi que le pavillon d'angle nord-ouest et une partie de l'aile septentrionale. Sur toutes ces constructions on peut voir un L et un A entrelacés, chiffres de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.

Au commencement du règne de Louis XIV, la moitié des travaux de la cour étaient à peu près terminés. En 1660, Louis XIV confia à l'architecte Levau le soin de les achever. Trois ans après, il ne restait à faire que la façade orientale. Déjà les chiffres de Louis XIV et de Marie-Thérèse apparaissent sur l'aile septentrionale.

Ce fut alors que Louis XIV et Colbert, rêvant une façade monumentale pour l'entrée du palais, du côté de Saint-Germain-l'Auxerrois, s'adressèrent à tous les artistes français et étrangers. On fit venir à grands frais le plus célèbre des architectes d'alors, l'italien Bernin, qu'on appelait communément le cavalier Bernin. Ce personnage déplut tout d'abord par sa morgue et sa jactance ; puis, le roi fut très mal satisfait des premiers plans qu'il lui soumit. Bref, on dut lui faire reprendre le chemin de l'Italie, non sans l'avoir largement indemnisé. C'est alors que Claude Perrault1 soumit le plan de la fameuse colonnade, qui charma Louis XIV par son aspect grandiose et imposant, avec son immense péristyle et ses hautes colonnes corinthiennes.

Les travaux furent conduits avec une grande activité ; mais il arriva que cette énorme façade, construite sans préoccupation des parties déjà existantes, dépassa en hauteur le premier étage de la cour ; dès lors, il fallut tout changer : l'aile occidentale seule garda son aspect primitif ; pour les deux autres côtés, on dut ajouter un second étage. En 1680 les travaux furent abandonnés, et les parties du palais qui pouvaient être habitées servirent de logements aux savants, aux artistes, aux écrivains.

Sous Louis XV, on exécuta seulement quelques travaux de réparation urgents, sous les soins de Gabriel, l'architecte de la place de la Concorde et de l'École militaire.

Sous Louis XVI, on fit quelques aménagements intérieurs pour les collections artistiques que l'on se proposait d'y installer, idée reprise et exécutée par la Révolution.

On y classa définitivement, sous l'Empire, les trésors de peinture et de sculpture que nos armées victorieuses envoyaient en France de tous les points de l'Europe.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-8
Fragment du Louvre (Style Henri II).

Louis-Philippe fit quelques restaurations extérieures et intérieures; il fit restaurer les appartements de Henri II, de Charles IX, de Henri IV, tels qu'on les voit encore aujourd'hui derrière la colonnade ; il fit venir du château de Vincennes la chambre d'Anne d'Autriche et créa le musée de Marine, ainsi que celui des Antiquités assyriennes et égyptiennes.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-9
Constructions successives du Louvre.

Architectes qui ont successivement dirigé les travaux du Louvre :
1. Pierre Lescot et Jean Goujon (XVIe siècle).
2. Chambiges (XVIe siècle).
3. Philibert Delorme et Jean Bullant (XVIe siècle).
4 et 5. Ducerceau (XVIIe siècle).
6. Jacques Lemercier (XVIIe siècle).
7 et 8. Louis Levau (XVIIe siècle).
9. Perrault (XVIIe siècle).
10, 11 et 12. Percier et Fontaine (XIXe siècle).
13 et 14. Visconti et Lefuel (XIXe siècle).

Napoléon III y rassembla de nouvelles et nombreuses collections ; ce fut alors qu'on eut l'heureuse idée de faire rechercher dans la cour l'emplacement du château de Philippe-Auguste et d'en figurer la superficie par un cordon de pierres blanches. Les N et les aigles impériales de Napoléon Ier se voient sur la façade Est de la cour.

Des le dix-septième siècle, bien des projets avaient été faits en vue de relier les Tuileries au Louvre. Louis XIV avait commencé une galerie parallèle à la grande galerie de Henri IV, au delà du pavillon de Marsan ; mais les travaux en furent interrompus jusqu'à Napoléon Ier, qui la continua de quelques travées, en même temps qu'il élevait, à l'angle nord-ouest du vieux Louvre, le pavillon, aujourd'hui disparu, où elle devait aboutir, en façade sur la rue de Rivoli.

Dès lors, et jusqu'à la Révolution de 1848, l'immense espace compris entre le Louvre et les Tuileries se couvrit d'un amas de maisons, que d'incomplètes démolitions laissaient debout au milieu de terrains vagues et fangeux.

Ce fut sous Napoléon III que se termina cette grande œuvre. Visconti fut chargé des travaux. Quatre énormes pavillons, encadrant des logis immenses, sont reliés par une suite d'arcades surmontées de terrasses régnant sur toute la façade intérieure ; chaque pilier de ces arcades supporte la statue d'un des grands hommes de la France. Sur la rue de Rivoli, en face du Palais-Royal, s'est élevé le beau bâtiment renfermant l'ancienne bibliothèque du Louvre (actuellement le ministère des finances), détruite si malheureusement dans les incendies de la Commune. Après la mort de Visconti, en 1854, ce fut Lefuel qui termina tous les travaux. Le nouveau Louvre, ainsi achevé, demeure le plus grand monument construit au dix-neuvième siècle, et l'un de ceux que la postérité admirera sans doute le plus.

1. Claude Perrault était le frère de Charles Perrault, qui n'est pas seulement le charmant auteur des Contes de Fées connus de tous, mais qui fut aussi pendant longtemps le collaborateur le plus écouté de Colbert. Il n'est pas douteux qu'il fit beaucoup, en cette qualité, pour l'adoption des plans de la colonnade dressés par son frère. Ce dernier était médecin et, si l'on en croit le malicieux Boileau, médecin médiocre ; car c'est à lui que font allusion ces vers célèbres de l'Art poétique :
Dans Florence, jadis, vivait un médecin
Savant hâbleur, dit on, et célèbre assassin.

La grande galerie du Louvre.

Pendant que Pierre Lescot et Jean Goujon continuaient le palais de François Ier, Catherine de Médicis faisait construire une galerie assez vaste, en saillie, presque au bord de l'eau. Cette élégante construction, incrustée de marbres de différentes couleurs, est celle qui s'avance aujourd'hui perpendiculairement sur le quai, en face du jardin appelé plus tard jardin de l'Infante. A côté de cette galerie, Catherine fit commencer un grand pavillon, où elle avait l'intention de réunir une riche collection d'objets d'art ; à la suite, elle fit construire une autre galerie parallèle à la Seine, simple rez-de-chaussée, surmonté d'une terrasse qui fut conduite à peu près jusqu'au pavillon de Lesdiguières actuel.

Henri IV reprit l'œuvre des Valois et augmenta d'un étage la galerie de Catherine de Médicis : c'est aujourd'hui la galerie d'Apollon, reconstruite sous Louis XIV d'après les dessins du peintre Lebrun, après l'incendie de 1661. Il termina le pavillon en regard de la Seine, fit relier le pavillon de Flore à la galerie de Catherine et fit surélever la galerie des Valois, qui réunit de ce côté le Louvre aux Tuileries.

La grande galerie ne fut vraiment terminée que sous Napoléon III. Ce fut, en effet, en 1864 qu'on bâtit la galerie actuelle ; un pavillon aux formes élancées répéta symétriquement le pavillon de Lesdiguières, et, entre les deux bâtiments, furent pratiquées les trois grandes ouvertures cintrées donnant issue de la place du Carrousel au pont des Saints-Pères.

Les Tuileries.

En 1559, à la mort de Henri II, Catherine de Médicis était venue occuper le vieux Louvre avec ses enfants. Elle ne voulait plus habiter l'hôtel des Tournelles, devant lequel Henri II avait été frappé si malheureusement dans son tournoi avec Montgommery, et, d'autre part, elle voulait avoir son propre palais. C'est pour cela qu'en 1564, dit le père du Breul, « la reine fit commencer le magnifique bastiment de l'hostel royal, dit des Tuilleries de Paris, parce qu'il y avait anciennement une tuillerie audict lieu. »

Philibert Delorme en fut l'architecte, avec Bullant. La façade centrale fut seule construite : elle consistait en un pavillon décoré avec luxe, couronné d'un dôme hémisphérique, que deux galeries ouvertes et surmontées d'une attique de la plus riche sculpture, reliaient de chaque côté à un corps de logis quadrangulaire. Sous le dôme, « l'escalier de ce bel hostel, dit encore le père du Breul, tournant en limaçon et suspendu en l'air, sans aucun noyau qui en soutienne les marches, est le plus beau chef-d'œuvre d'architecture et une des plus hardies pièces qu'on puisse voir en notre France. »

Mais ce palais ne fut jamais achevé, et il subit bientôt les plus grandes transformations. Henri IV fit construire l'aile à grands pilastres composites qui se dirigeait vers le sud et venait se terminer par le pavillon de Flore ; la symétrie fut ainsi rompue.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-10
Les Tuileries sous Henri IV.

Ce palais, commencé par Catherine de Médicis, subit de nombreux changements ou agrandissements. Il devint la résidence de Louis XVI, lorsque la Cour fut forcée de revenir à Paris au commencement de la Révolution. Les Tuileries, incendiées en 1871, ont aujourd'hui entièrement disparu.

Louis XIV fit reproduire au nord les mêmes bâtiments ; il défigura toute l'œuvre de Philibert Delorme, démolit l'escalier, perça le pavillon central d'un vestibule, remplaça le dôme en coupole par une lourde masse carrée, et détruisit le jardin du palais, qui devait occuper la place actuelle du Carrousel.

Peu de changements extérieurs furent exécutés jusqu'à Napoléon Ier, qui termina la clôture, et, devant l'entrée principale, fit élever le charmant arc de triomphe du Carrousel.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-13
Vue du pavillon de Flore prise de la rue du Bac, apres les incendies de la commune, en 1871 .

Napoléon III, après avoir ajouté de nombreuses décorations intérieures, fit démolir le pavillon de Flore, construit sous Henri IV, et refaire, sur le même emplacement, le pavillon actuel. On sait que le palais des Tuileries fut détruit pendant la guerre civile de 1871 ; ses ruines ont été complètement rasées en 1886.

L'Hôtel-de-Ville.

Nous avons dit que l'Hôtel-de-Ville, incendié sous la Commune, avait été reconstruit sous François Ier, à la place même de l'ancienne Maison aux Piliers.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-11
L'Hôtel-de-Ville actuel.

L'ancien Hôtel-de-Ville, commencé en 1533 ne fut achevé que près d'un siècle plus tard. Il a été incendié au mois de niai 1871. Les bâtiments actuels ont été construits sur le même emplacement.

C'est le 15 juillet 1533 que le prévôt des marchands, Pierre Viole, posa la première pierre du nouvel édifice. Les historiens de Paris ont répété à l'envi que l'architecte chargé des travaux était un italien, Dominique de Cortone, surnommé le Boccador.

Rien n'est moins certain : au contraire, il paraît prouvé que l'honneur d'avoir entrepris la construction de l'Hôtel-de-Ville revient à un Parisien, Pierre Chambiges. Les documents le qualifient ordinairement de maître maçon ; mais on sait que ce titre modeste était alors synonyme d'architecte, et il a été démontré récemment que Chambiges avait, vers la même époque, dirigé les travaux importants que François Ier fit exécuter dans ses châteaux de Saint-Germain-en-Laye et de Fontainebleau.

Revenons à l'Hôtel-de-Ville. La construction en fut activement poussée. Trois corps de bâtiments, — dont deux sur la place de Grève et le troisième parallèle à la Seine, — étaient achevés dès 1541 ; mais bientôt après, l'ardeur se ralentit. Les guerres survinrent, puis la mort de François Ier, et, sous Henri II, on n'ajouta guère qu'un pavillon aux constructions précédentes.

Pendant les années qui suivirent, on constate un nouvel arrêt, beaucoup plus long encore, et il nous faut arriver au règne de Henri IV pour retrouver les chantiers occupés de nouveau par les ouvriers.

Une inscription qu'on lisait sur la façade de l'Hôtel-de-Ville détruit, et dont le texte a été conservé, atteste que les travaux furent repris en 1606. Le roi voulut y contribuer en abandonnant à la Ville la moitié du produit des amendes qui lui étaient dues, et le prévôt des marchands, François Miron, renonça, dans le même but, aux émoluments de sa charge. Pierre Guillain et Charles Marchand dressèrent les plans des bâtiments qui restaient à élever ; Marin de la Vallée se rendit adjudicataire de la maçonnerie. C'est par erreur que l'on a souvent attribué la direction de ces travaux au célèbre architecte Androuet du Cerceau ; il est certain qu'il n'y prit aucune part.

Sous le règne de Louis-Philippe, on agrandit l'Hôtel-de-Ville en ajoutant aux extrémités de la façade deux pavillons très vastes qui dénaturaient singulièrement l'aspect de la construction du seizième siècle.

Pendant le second Empire, les abords de l'édifice furent complètement dégagés ; la place de Grève s'agrandit et s'embellit ; mais on eut la mauvaise inspiration de la débaptiser de son vieux nom du moyen âge et de lui donner l'appellation trop banale de place de l'Hôtel-de-Ville. Une large avenue, l'avenue Victoria, s'ouvrit en face de la porte principale ; le percement de la rue de Rivoli et la construction d'un nouveau quai donnèrent également du jour aux façades latérales.

Le vieil hôtel municipal avait été épargné par toutes les émeutes et toutes les révolutions ; il n'échappa pas aux désastres de la guerre civile de 1871. Incendié le 24 mai, par ordre du gouvernement de la Commune, pour favoriser la résistance aux troupes de l'armée de Versailles, il fut détruit de fond en comble, sans que l'on pût rien sauver ni du bâtiment ni des innombrables richesses qu'il renfermait.

Quelques mois après, le Conseil municipal votait la reconstruction de l'Hôtel-de-Ville sur le même emplacement. Les plans en furent mis au concours. Une commission de trente membres, chargée de les examiner, se prononça définitivement en faveur du projet présenté par MM. Ballu. et Deperthes. Les travaux, commencés en 1873, ne furent terminés qu'en 1878. La dépense atteignit 17 millions.

Nous n'avons pas à décrire le monument bâti par MM. Ballu et Deperthes ; il n'est personne qui ne le connaisse et qui ne l'ait admiré. C'est un magnifique édifice dont Paris a le droit d'être fier. Ses architectes ont eu l'heureuse inspiration de conserver à l'ensemble l'aspect de l'Hotel-de-Ville ancien, tout en lui donnant des dimensions bien plus considérables, en rapport avec l'importance des services municipaux. La décoration aussi en est plus riche, et 106 statues de Parisiens illustres ornent ses façades.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-12
Colonne de l'ancienne Halle au Blé.

Cette colonne, élevée par Jean Ballant, est le seul vestige qui nous reste de l'ancien 
hôtel de Soissons, construit pour Catherine de Médicis. Elle est très finement cannelée ; 
sa hauteur est de 25 mètres.

Château de Madrid.

Le Château de Madrid fut élevé, en plein bois de Boulogne, par François Ier au retour de sa captivité en Espagne. C'était un charmant séjour, où le roi aimait à se retirer, dans la société de savants, de littérateurs et d'artistes. Les habitués de la Cour n'y étaient point admis : ce fut un courtisan qui, vexé de ne pouvoir y pénétrer, lui donna le nom de Madrid, par allusion à la prison où Charles-Quint avait enfermé François Ier, à Madrid. Les restes de ce château, démoli sous Louis XVI, sont maintenant occupés par un restaurant.

Non loin de là était la célèbre abbaye de Longchamp. Il est à peine besoin d'ajouter que le bois de Boulogne, à cette époque, ne ressemblait en rien à l'élégant jardin anglais que nous admirons aujourd'hui : c'était une forêt touffue et sauvage, qui s'appelait au moyen âge la forêt de Rouvray.

Hôtel de Soissons.

En même temps que les Tuileries, Catherine de Médicis se faisait construire, près de Saint-Eustache, un autre palais qui, plus tard, prit le nom d'Hôtel de Soissons. Jean Bullant en fut l'architecte. Ce magnifique séjour fut démoli en 1749. La Halle au Blé (qui a disparu à son tour en 1887 pour faire place à la Bourse de Commerce) avait été construite sur son emplacement ; la colonne d'ordre dorique, de 25 mètres de hauteur, qui servait d'observatoire astrologique à Catherine de Médicis est seule restée debout.

Autres constructions du seizième siècle.

Parmi les hôtels particuliers du seizième siècle, il faut citer le ravissant hôtel Carnavalet, au cœur du Marais ; il fut construit par Pierre Lescot, Bullant et Jean Goujon, puis remanié, cent ans après, par Mansart.

IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-14
Maison du XVIe siècle.

Cette maison, du style Renaissance, qui était située rue St-Paul, a été démolie en 1835.

L'hôtel Carnavalet fut célèbre au dix-septième siècle par le séjour qu'y fit pendant de longues années (1677-1696) la marquise de Sévigné. Achetée par la Ville, en 1866, pour y installer sa bibliothèque et son musée parisiens, cette intéressante demeure a été, depuis, complètement restaurée.

A l'angle opposé, dans la même rue, se trouve l'hôtel de Lamoignon, construit pour Diane de France, la fille de Diane de Poitiers et de Henri II. Cet hôtel fut agrandi par son fils Charles de Valois, duc d'Angoulême, et plus tard acheté par le premier président de Lamoignon, dont il porta désormais le nom.

Enfin, quoique ce ne soit pas en réalité une maison parisienne, nous devons mentionner ici la construction dite maison de François Ier, située au Cours-la-Reine. Cette maison était un pavillon de chasse à Moret, dans la forêt de Fontainebleau. Le gouvernement la vendit, en 1826, à un amateur, qui la fit transporter pierre par pierre et la réédifia à Paris. Une inscription de la frise nous donne la date de sa construction : 1572.


IV. La Renaissance Livre-2-chapitre-4-15


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