La Tour Rose dans le Vieux-Lyon.
Les traboules sont des passages piétons à travers des cours d'immeuble qui permettent de se rendre d'une rue à une autre dans certaines villes françaises. Les plus connues sont à Lyon. Mais elles se trouvent aussi à Villefranche-sur-Saône, Mâcon, Chambéry, Saint-Étienne, Louhans, Chalon-sur-Saône, Grenoble, Schiltigheim, Vienne, Tournus ou encore Lavoûte-Chilhac. Celles de Lyon sont aussi surnommées « Les Rémoulades ».
Il en existe de plusieurs types :
- traboule directe : on voit la sortie dès l'entrée ;
- traboule en angle : traversant deux ou plusieurs bâtiments à l'angle de
deux rues ;
- traboule rayonnante : une cour au cœur d'un îlot d'habitations
comportant plusieurs accès ;
- traboules à détours.
Certaines comportent des escaliers car elles relient des rues ayant un fort dénivelé, d'autres cumulent ces différentes caractéristiques.
ÉtymologieLe mot traboule, d’origine lyonnaise, est le déverbal de trabouler, qui ne se trouvait initialement que dans la locution « allée qui traboule », variante de « allée qui traverse ».
Selon un postulat très répandu et couramment imputé à l’archéologue Amable Audin, trabouler serait issu d’un verbe trabulare, contraction en latin vulgaire d’un hypothétique transambulare, composé de trans- (« à travers ») et ambulare (« se promener »). Cependant, cette hypothèse, que n’envisage pas le Trésor de la langue française, n’est pas non plus retenue par le Dictionnaire des régionalismes de France, pour lequel trabouler est simplement d’« origine obscure ». Le linguiste Xavier Gouvert l’estime invraisemblable pour des raisons phonétiques.
Pour Xavier Gouvert, il s’agirait d’une création lexicale de type argotique résultant d’un croisement entre traverser et débouler (dérivé de bouler, « tomber en roulant »), qui renverrait à un sens primitif « traverser en descendant » explicable par le contexte topographique présumé de son apparition (les traboules descendant des pentes de la Croix-Rousse).
Une traboule typique.
La première trace écrite de « allée qui traboule » remonte à 1875, mais l’« ancien patois lyonnais » auquel elle se réfère suggère que l’usage de ce verbe pourrait être sensiblement antérieur :
« La rue Saint-Dominique — ouverte en 1562 par le fameux baron des Adrets, lors de l’occupation de Lyon par les Protestants — n’a eu longtemps d’autre débouché sur la place des Célestins qu’un petit passage obscur, une allée de traverse ou, comme disait l’ancien patois lyonnais, « une allée qui traboule ». Cette allée était reliée à la place des Célestins par la rue Saint-Louis, rue fort peu connue, qui va de la rue Pazzi à la rue d’Amboise. »
Traboule est une expression lyonnaise étendue notamment au parler stéphanois. On utilise également le verbe « trabouler » pour signifier se déplacer dans un dédale.
Traboule menant à la Cour des Voraces.
On dit aussi « allée » tout court. Des passages similaires existent aussi à Chambéry, où ils peuvent également être dénommés passages ou allées, même si le terme traboule reste sans doute le plus utilisé de façon populaire.
Source : Wikipédia