Raconte-Moi
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Histoire, géographie et sciences, les trois thèmes principaux de ce que nous devrions tous savoir
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Derniers sujets
» Australie du Sud, cap sur la Tasmanie - Échappées belles
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyAujourd'hui à 10:10 par Edmond

» Château de Chambord (41)
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 22:59 par Edmond

» Château de St Germain en Laye (78)
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 22:29 par Edmond

» Mont Uluru - Australie
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 18:18 par Edmond

» Animal Safari 4K - Film panoramique sur la faune avec musique africaine
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 14:40 par Edmond

» Nice, l'art de la fête - Échappées belles
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 14:33 par Edmond

» Patagonie, le grand spectacle de la nature - Échappées belles
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 14:20 par Edmond

» Sultanat d'Oman, parfums d'Orient - Échappées belles
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 14:16 par Edmond

» Les Pays - Soudan
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyHier à 14:12 par Edmond

»  Alice Sapritch
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyMer 15 Mai - 19:01 par Edmond

» Week-end à Bruxelles - Échappées belles
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyMer 15 Mai - 18:59 par Edmond

» Susan Smith, une mère infanticide
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyLun 13 Mai - 21:22 par Edmond

Mai 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
  12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  
CalendrierCalendrier
Les posteurs les plus actifs de la semaine
Edmond
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort I_vote_lcapIl y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort I_voting_barIl y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort I_vote_rcap 
lenaîc
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort I_vote_lcapIl y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort I_voting_barIl y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort I_vote_rcap 
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort

Aller en bas 
AuteurMessage
Edmond
Edmond
Messages : 5561
Date d'inscription : 30/06/2018
Age : 73

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Empty
MessageSujet: Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort   Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort EmptyVen 23 Juin - 18:10

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Christian-ranucci-au-centre
Christian Ranucci (au centre), entouré par des policiers à Marseille après avoir avoué le meurtre de la petite Marie Dolores Rambla, à l’issue d’un interrogatoire de 15 heures, à Marseille. :copyright: Crédit photo : Archives AFP

Le 28 juillet 1976, Christian Ranucci, 22 ans, était guillotiné à Marseille pour l’enlèvement et le meurtre, deux ans auparavant, de la petite Marie-Dolorès Rambla, âgée de huit ans. Erreur judiciaire ou pas ? Sa culpabilité a fait l’objet d’une vive polémique.

Il y a près de 40 ans, le 9 octobre 1981, la peine de mort était abolie en France. Une promesse de la gauche qui allait à l’époque à l’encontre de la majorité de l’opinion. Cinq ans auparavant, l’exécution de Christian Ranucci, antépénultième condamné à mort dans l’Hexagone, alors que le doute sur sa culpabilité n’a jamais été levé, avait suscité les passions et relancé le débat sur la peine de mort. Retour sur une affaire, dite aussi « du pull-over rouge », qui a partagé l’opinion et continue à faire couler de l’encre.


3 juin 1974, lundi de Pentecôte, Marseille, quartier des Charreux. Entre 11 h 05, heure à laquelle sa mère, Maria, l’a vue pour la dernière fois, et 11 h 20, heure à laquelle son père, Pierre, artisan boulanger, est rentré du travail, Marie-Dolorès Rambla, huit ans, est enlevée devant chez elle, cité Sainte-Agnès, où la fillette jouait avec son frère, Jean-Baptiste, âgé de six ans et neuf mois. Des témoins ont vu une voiture grise garée devant l’un des garages jouxtant le lieu où les deux enfants s’amusaient.

L’accident impliquant la voiture de Christian Ranucci
Le même jour, entre 12 h 15 et 12 h 30, Vincent Martinez roule sur la nationale 96 (aujourd’hui la D96) dans le sens Aix-en-Provence-Toulon au volant de sa Renault 16. Au carrefour du lieu-dit La Pomme, à vingt kilomètres de Marseille, son véhicule entre en collision avec un coupé Peugeot 304 gris métallisé, qui circulait sur la route nationale 8bis (aujourd’hui la D908) dans le sens Marseille-Pourcieux et n’avait pas respecté le stop. Le coupé, percuté sur l’arrière du côté gauche par le véhicule de Vincent Martinez, fait un tête-à-queue et prend la fuite en direction de Marseille.

Le propriétaire du véhicule immatriculé 1369 SG 06, impliqué dans l’accident, sera identifié par la gendarmerie : il s’agit d’un certain Christian Ranucci, 20 ans, représentant de commerce de vingt ans domicilié à Nice. Plus tard en fin d’après-midi, vers 17 heures, à Gréasque, dans une champignonnière distante de deux kilomètres du lieu de l’accident, un jeune homme qui s’avérera être Christian Ranucci, demande à un habitant du voisinage, Mohamed Rahou, de lui prêter assistance pour dégager sa voiture, un coupé Peugeot 304, qui s’est embourbée.

La découverte du corps de la fillette

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Une-marie-dolores

L’enlèvement de la petite Marie-Dolorès, fait aussitôt la une des médias, bouleversant la France entière. Trois personnes, dont Vincent Martinez, qui ont vu le fameux coupé 304 Peugeot, la veille, du côté de Peypin, se manifestent auprès des gendarmes. Hélicoptères, chiens policiers… Ces derniers organisent une vaste battue afin de déterminer l’endroit précis où un autre témoin a vu la Peugeot à l’arrêt, sur le site de la champignonnière, et un individu s’enfuir dans la colline, avec un enfant.

La découverte d’un pull-over rouge

À 15h40, dès son arrivée sur place, l’un des chiens policiers est de la brigade canine d’Arles est mis en piste à partir de la galerie de la champignonnière où la 304 a stationné. Juste avant l’arrivée du chien, les gendarmes découvrent dans la galerie un pull-over rouge qui deviendra le cœur de l’affaire.

À 15 h 45, les gendarmes trouvent le corps d’une fillette dissimulé sous des branches d’argeras. Le visage est tuméfié, et le crâne fracassé à coups de pierre. Le père de la fillette procède à son identification. Le lendemain, au cours de l’autopsie, le docteur Vuillet, médecin légiste, constatera que la victime a reçu quinze coups de couteau.

L’arrestation et les aveux de Christian Ranucci

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Christian-ranucci-photo-signalisation-1

Les soupçons s’orientent rapidement vers Christian Ranucci. Arrêté le 5 juin à Nice, le jeune homme n’est au départ entendu et mis en garde à vue que pour l’accident et le délit de fuite.

Les policiers saisissent le coupé 304 dans son garage et y découvrent notamment un pantalon taché de sang qu’il reconnaîtra plus tard avoir porté le jour du crime, un couteau de marque Opinel, quatre lanières de cuir et deux cheveux, dont un clair et bouclé « ne présentant pas de caractères de dissemblance avec ceux de la victime ». Ranucci nie le meurtre de la fillette et reconnaît uniquement l’accident et le délit de fuite : il explique avoir pris peur lors de l’accident. Il risquait la suppression du permis de conduire, indispensable pour son métier de VRP.

« C’est la fermeté du témoignage de Mme Aubert qui a permis de confondre Ranucci, l’assassin de Marie-Dolorès ». Sud Ouest, le 7 juin 1975
Le 6 juin, après dix-huit heures de garde à vue, au terme d’une confrontation avec les époux Aubert, qui ont suivi et identifié sa voiture après l’accident, Ranucci craque et passe aux aveux. Dans sa déposition, il raconte en détail le déroulement des faits, puis dessine aux policiers un plan des lieux de l’enlèvement, document qu’il signera. Il réitère ses aveux devant la juge d’instruction, Ilda Di Marino, puis devant les psychiatres qui l’examinent. Les témoins de la cité Sainte-Agnès ne l’ont toutefois pas reconnu et n’ont pas davantage identifié formellement son véhicule comme celui utilisé par le ravisseur.

Une reconstitution sous très haute surveillance
Le 24 juin 1974, la juge d’instruction organise une reconstitution des faits sur les lieux du crime, en présence de l’inculpé. Pour éviter l’émeute dans la cité Sainte-Agnès, où l’enlèvement et le meurtre de Marie-Dolorès ont suscité une énorme émotion, la magistrate ne laisse pas Ranucci descendre du fourgon. Ce dernier indique simplement le lieu où il a garé sa voiture et celui où jouaient les enfants, ainsi que la direction qu’il a prise pour sortir de la cité et qui mène en effet vers le carrefour de La Pomme, lieu de l’accident. Il est ensuite conduit sur les lieux du meurtre où, saisi d’une crise de nerfs, il refuse de refaire les gestes meurtriers, puis, enfin, dans la champignonnière où il montre l’emplacement exact où a été trouvée l’arme du crime.

À la suite d’un appel à témoins, cinq personnes vont se manifester les jours suivants pour relater une tentative d’enlèvement et un enlèvement d’enfant, deux événements survenus à Nice quelques mois avant le meurtre de Marie-Dolorès, et qui impliqueraient Ranucci.

Ranucci se rétracte mais il est renvoyé aux assises
Le 27 décembre 1974, Christian Ranucci est convoqué pour la dernière fois dans le cabinet de la juge, en vue de l’interrogatoire récapitulatif. Il revient entièrement sur ses aveux, affirmant n’avoir ni enlevé ni tué Marie-Dolorès Rambla.

Le 19 février 1975, le juge Pierre Michel est désigné pour clôturer l’instruction. Il aurait confié quelque temps plus tard au procureur-adjoint Étienne Ceccaldi à propos du dossier d’instruction de l’affaire : « C’est un dossier de merde ! Mais il est coupable ». Le 11 mars 1975, le réquisitoire définitif est rédigé par le substitut du procureur de la République de Marseille, Mlle Brugère, puis le dossier est transmis par le juge Michel au procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Le dossier est ensuite confié pour examen à la chambre d’accusation qui prononce le renvoi de Christian Ranucci devant la cour d’assises d’Aix-en-Provence. Cette dernière fixe le procès aux 9 et 10 mars 1976

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Pierre-rambla-c-le-pere-de-la-petite-maria-dolores-rambla-assassinee-arrive-le-10-mars-1976-aux-cotes-de-son-avocat-me-gilbert-collard-d-au-proces-de-christian-ranucci-qui-sera-condamne-a-mort-et-execute-le
Pierre Rambla (C), le père de la petite Maria Dolores Rambla assassinée arrive, le 10 mars 1976, aux côtés de son avocat Me Gilbert Collard (D) au procès de Christian Ranucci, qui sera condamné à mort et exécuté le 28 juillet 1976 à Marseille.
Archives GERARD FOUET / AFP

Condamné à la peine de mort

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Ranucci-condamnatio

« Ranucci : la mort », titre la une de « Sud Ouest » le 12 mars 1976

Le procès de Christian Ranucci s’ouvre le 9 mars 1976 devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, dans un climat ultra-passionnel, exacerbé par l’arrestation, le 18 février, de Patrick Henry pour une autre affaire de rapt et de meurtre d’enfant. Dans la foule présente devant le tribunal, des cris retentissent, réclamant la peine de mort pour Ranucci. L’accusé, défendu par le ténor du barreau Me Paul Lombard, nie en bloc les faits qui lui sont reprochés et accuse le commissaire Gérard Alessandra, qui a mené l’enquête et l’a interrogé au début de sa garde à vue, de sévices et de torture. C’est un tout jeune avocat, à peine plus âgé que l’accusé, Me Gilbert Collard, qui assure la défense des parents de Marie-Dolorès Rambla. S’il est convaincu de la culpabilité de Ranucci, il refuse par conviction personnelle de plaider la peine de mort.

Le 10 mars, à l’issue des débats où Ranucci s’est empêtré dans des maladresses et des contradictions, semblant même montrer une forme d’arrogance, il est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Les circonstances atténuantes étant rejetées, il est condamné à la peine capitale au terme d’un procès expédié en deux jours. « En plaidant non coupable Christian Ranucci s’est condamné mais nul ne connaîtra jamais « la » vérité », écrit notre envoyé spécial au procès, Patrick Berthomeau. Son pourvoi en cassation est rejeté le 17 juin 1976.


Giscard rejette la demande de grâce

Le 22 avril 1976, le président Valéry Giscard d’Estaing, s’exprimant sur la peine de mort, fait part de son souhait que « la communauté nationale et son législateur se saisissent le moment venu de ce problème ». Il évoque en outre deux cas de « violences inadmissibles » à ses yeux, parmi lesquels les « rapts prémédités d’enfants comportant…/… la quasi-certitude de la mort ». Le 21 juillet, le défenseur de Ranucci, Me Paul Lombard, est reçu par VGE pour présenter le recours en grâce de son client. Mais, le 26 juillet suivant, le président rejette la demande de grâce et décide de « laisser la justice suivre son cours ». L’affaire de la disparition et du meurtre du petit Vincent Gallardo, six ans, au Pradet (à 10 km à l’est de Toulon), juste après l’entretien entre Giscard et l’avocat concernant la demande de grâce, aurait influencé la décision présidentielle, selon les tenants de l’innocence de Ranucci. Ce qui fait dire à certains journalistes, comme Yves Mourousi, que l’affaire Ranucci a relancé la peine de mort

« Christian Ranucci est monté à l’échafaud sons dire un mot. »

Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort Mort

4 h 13, le 28 juillet 1976, à la prison des Baumettes à Marseille, tout juste une semaine après l’entretien entre Me Paul Lombard et le président de la République, la lame de la guillotine tombe. Christian Ranucci est mort. Il est l’antépénultième condamné à mort en France. « Christian Ranucci est monté à l’échafaud sons dire un mot…/… Le palais de l’Élysée n’a fait aucun commentaire sur l’exécution de Ranucci », peut-on lire dans « Sud Ouest », le 29 juillet.


Erreur judiciaire, ou pas ?

Deux ans après son exécution, en 1978, l’écrivain et journaliste Gilles Perrault publie un ouvrage consacré à l’affaire, dans lequel il remet en cause la culpabilité de Christian Ranucci. « Le Pull-over rouge » va partager l’opinion. Un film, « Le Pull-over rouge », réalisé par Michel Drach et sorti au cinéma en 1979, sera tiré du livre. Aurait-on guillotiné un innocent ? Au début des années 1980, la polémique fait rage.

Certains reprendront par la suite la thèse de l’innocence de Ranucci et de l’erreur judiciaire, tandis que d’autres chercheront, au contraire, à démontrer sa culpabilité, en s’appuyant sur les éléments matériels qui avaient été découverts par la police. Une première requête en révision est déposée le 10 août 1978 par Jean-Denis Bredin et Jean-François Le Forsonney, à l’instigation d’Héloïse Mathon (1922-2013), la mère de Ranucci, au moment de la rédaction et de la publication du « Pull-over rouge ». Elle est rejetée en 1979. Un comité de soutien est alors fondé, afin d’obtenir la révision du procès Ranucci. Deux autres demandes en révision ont été déposées à la Chancellerie, mais elles ont également fait l’objet de rejets successifs, en 1987 et 1991.

      « Il y a trop d’interrogations qui se lèvent à son sujet, et ces seules interrogations suffisent, pour toute conscience éprise de justice, à condamner la peine de mort ». Robert Badinter


La portée de la controverse autour de sa culpabilité est telle que, lors des débats à l’Assemblée nationale sur la question de l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter déclare dans la séance du 17 septembre 1981 : « Christian Ranucci : je n’aurais garde d’insister, il y a trop d’interrogations qui se lèvent à son sujet, et ces seules interrogations suffisent, pour toute conscience éprise de justice, à condamner la peine de mort ».

Giscard d’Estaing, dans l’émission « Un jour, un destin », du 12 octobre 2010 qui lui était consacrée, a affirmé « ne pas avoir regretté » sa décision de ne pas accorder la grâce à Christian Ranucci. Pour l‘ancien président de la République, « il était coupable, il était condamné, il devait être sanctionné. »


Serait-il possible d’analyser les scellés de cette affaire, avec les techniques d’aujourd’hui ?

« En théorie oui », explique Didier Porte auteur d’un article sur l’affaire Ranucci publié sur le site de la Police scientifique. La palette de techniques dont dispose la Police Technique et Scientifique (PTS) s’est en effet considérablement accrue.  « Mais malheureusement, les scellés de cette affaire ont été soit détruits (comme le pantalon avec les taches de sang), soit remisés (le couteau utilisé comme arme du crime a été remis à l’armée), soit contaminés. » Quant au fameux pull-over rouge qui selon ce que certains médias ont dit ou écrit en 2006, aurait offert la possibilité de lancer des analyses ADN, « ce pull-over n’a pas été conditionné dans de bonnes conditions et n’a surtout pas bénéficié de conditions de non-contamination, estime-t-il. Comme pour les fameuses portes dans l’affaire Omar Raddad, les nombreuses manipulations des scellés par les différents intervenants rendent cette analyse aléatoire et peu pertinente ».


Source : Sudouest.fr

_________________
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort 000_1455
Revenir en haut Aller en bas
http://un-petit-cafe.forumactif.com/#bottom
 
Il y a 45 ans, l’exécution de Christian Ranucci : l’affaire qui a relancé le débat sur la peine de mort
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Raconte-Moi :: Histoire :: Histoire de... :: Les Grandes Affaires Criminelles :: France-
Sauter vers: