Messages : 5567 Date d'inscription : 30/06/2018 Age : 73
Sujet: Les courses de chars dans la Rome antique Sam 14 Jan - 21:40
Les courses de chars constituaient l'événement à nature sportive et religieuse majeure de l’Antiquité grecque, de l’Empire romain et de l'Empire byzantin, pratiquées dans le cadre de nombreux jeux panhelléniques. Les graves blessures et quelquefois la mort que ces courses pouvaient entraîner pour les participants donnaient à l'épreuve une dimension spectaculaire qui contribua à son succès auprès du public. Chaque char était tiré par un, deux (bige, originellement un jeu étrusque), trois (trige), quatre (quadrige) ou six chevaux. Les chars de compétition étaient conduits par des auriges. Autant le dire tout de suite, les places sont rares, d'où une accession difficile à la catégorie-reine.
En effet, avant de conduire un quadrige, la discipline phare, il faut essuyer les plâtres dans des courses de moindre prestige, notamment celles des biges, des chars tirés par 2 chevaux, mais également les triges tractés, eux, par 3 chevaux.
Ils commencent très jeunes leur formation, à tel point que certains ont à peine 10 ans à leurs débuts. Finalement une initiation pas si éloignée de celle des jeunes pilotes de monoplaces du XXIe siècle qui débutent très tôt leur carrière, devant démontrer leur talent, dans un premier temps, en karting et en F3, afin d'accéder un jour à la formule 1 : le Saint-Graal de la compétition automobile.
Et bien c’est la même chose dansla Rome antique , puisque seuls les auriges qui font leurs preuves dans ces catégories inférieures parviennent à s’élever dans la hiérarchie de leur faction, avec l’espoir d’y devenir un jour primus agitator, c’est-à-dire « pilote » n°1.
Des factions, qui justement, s’apparentent à de véritables écuries de course. On compte ainsi , pas moins de, 4 factions à Rome, chacune faisant courir plusieurs attelages. Ce sont ces dernières qui ont la charge d'acheter les chevaux, payer les chars, et enfin de recruter et de former les pilotes.
Ces 4 factions se différencient par les couleurs portées par les auriges et les supporters : bleu, vert, rouge et blanc. Ces couleurs incarnent les 4 saisons, chacune étant placée sous la protection d’une divinité différente. Chaque faction compte ses supporters ou fans, qui l’encouragent lors des épreuves du cirque et suivent sa vie de près.
Les chevaux comptent aussi de très nombreux aficionados, qui connaissent leurs noms, ainsi que leurs origines complètes.
De nos jours, on pourrait, sans mal, faire un rapprochement entre ces derniers et les tifosi de la scuderia Ferrari, par exemple. Cependant, il faut signaler qu'un pilote ne reste pas forcément attaché à une même faction tout au long de sa carrière.
Comme en Formule 1, les transferts d’une faction à une autre sont courants, avec de fortes sommes d’argent à la clé.
Des montants faramineux pour l'époque puisqu'on parle de 400 000 sesterces, quand le salaire moyen quotidien s’établit à 5 sesterces par jour.
Parmi ces auriges ''Super Star'', on compte un certain Flavius Scorpus, vainqueur de 2 048 courses en 10 ans, avant qu'il ne trouve la mort à 26 ans à bord de son bolide ; devenant dès lors l’objet d’un authentique culte à Rome et dans tout l’empire. Autre aurige célèbre : un dénommé Gaius Appuleius Diocles, ayant vécu au IIe siècle de notre ère. En 24 ans de carrière, ce cocher, originaire de l'actuel Portugal , a participé à pas moins de 4 257 courses, récoltant au passage 1 462 victoires.
Sources : -Wolfgang Decker et Jean-Paul Thuillier, Le sport dans l’Antiquité (éditions Picard).
-Jean-Paul Thuillier, Le Sport dans la Rome antique, Paris, Errance.