La citadelle de Palais, située à Belle-Île-en-Mer, domine la commune de Palais.
C'est un fort dominant un havre qui est attesté très anciennement sous le nom de Balaë ou Pallaé, d'origine obscure, qui a donné son nom à la commune de Palais (et non du Palais, en raison de cette étymologie). L'ancien bourg avec l'église se trouvaient sur ce versant jusqu'à ce que Vauban le fasse déplacer de l'autre côté pour constituer un glacis.
Ce fort a défendu l’île contre les pirates, les Espagnols et surtout les Anglais en 1683. Il a été agrandi par les ducs de Gondi de Retz qui en ont fait une citadelle, amélioré par le surintendant Fouquet. Sa double enceinte, ses puissants bastions d'angle, ses dehors portent la marque de Vauban, qui y séjourne en 1683, 1687 et 1689. Assiégée à la fin de la guerre de Sept Ans, la citadelle tomba en 1761 entre les mains des Anglais qui occupèrent toute l'île jusqu'au traité de Paris de 1763.
Il a aussi servi de prison aux douze complices de la Voisin, compromise dans l'affaire des poisons, ainsi que du fils de l'homme politique haïtien Placide Toussaint-Louverture. Abandonné par l'armée, il a été vendu par les Domaines en 1960 et entièrement restauré par deux particuliers, Monsieur et Madame André Larquetoux.
HistoireLe fort de Pallaë a appartenu depuis le xie siècle aux moines de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé qui possédaient la seigneurie de l'île jusqu'à son rachat par Albert de Gondi (1522-1602), duc de Retz, qui l'a fait reconstruire à partir de 1549 sur l'ordre du roi Henri II, en utilisant les pierres de grès de la démolition du château de l'Hermine à Vannes.
Nicolas Fouquet n'y vint jamais, mais il y fit entreprendre par Daigremont des travaux, notamment un logis de plaisance à Roserières dont il ne reste qu'un pavillon en ruine connu depuis sous le nom de château Fouquet.
Vauban, en 1683, trouve les travaux presque finis, mais la disposition des lieux pleine de défauts, et conçoit un projet composé d’une puissante enceinte de ville de six bastions, s’appuyant sur une citadelle qui, seule, sera réalisée. Ce manque de protection lui sera fatal. Au cours de la guerre de Sept Ans, le roi George II se saisit de Belle-Île. Napoléon dote la ville de Palais d’une enceinte, achevée seulement soixante ans plus tard, sous Napoléon III. Le xixe siècle complète les fortifications que l’artillerie rayée et l’obus torpille rendent rapidement inopérantes. Abandonnée après la guerre de 1914, déclassée du domaine public militaire en 1954, les Domaines décident de s’en défaire. Ainsi, le 12 août 1960, l’auguste citadelle, inscrite sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques* par décret du 1er mai 1933, est vendue à la bougie pour la somme de 41 923,48 euros à André et Anna Larquetoux venant pour la première fois en Bretagne.
C’est aussi depuis Belle-Île-en-Mer que le Commissaire général des fortifications sous Louis XIV, le célèbre maréchal de France Vauban avait écrit le 17 juillet 1685, au marquis de Louvois, ministre du Roi, qui était aussi, depuis 1683, le « surintendant des bâtiments, arts et manufactures » une lettre pour lui faire part de ses craintes sur les prix anormalement bas pratiqués par les entreprises. Le ministre répondit à Vauban en date du 6 août 1685.
La citadelle s’est construite en cinq étapes :
- Fortin des Rohan (vers 1550),
- Le fort des Gondi (1640)
- La forteresse de Fouquet (1660)
- Place forte de Vauban (1685)
- Bâtiment du Musée au xixe siècle
La citadelle est définitivement déclassée du domaine militaire le 1er mai 1933. Elle a depuis fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques le 22 juin 2007, précédée par une inscription au titre des Monuments Historiques pour le mur de Haute-Boulogne par arrêté du 9 mars 1994.
Ces fortifications n’ont toutefois pas été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en même temps que le Réseau des sites majeurs de Vauban. Mais l’ensemble des acteurs de la protection en France ont exprimé le souhait que la citadelle de Belle-Île-en-Mer puisse y être ajoutée.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la citadelle Vauban de Belle île en Mer a servi à détenir les soldats allemands faits prisonniers.
DescriptionLa citadelleLa citadelle est située à la droite de l’entrée du port, en face de la commune de Palais. Elle forme un grand carré irrégulier auquel ont été rajoutés régulièrement des bastions qui lui ont donné la forme d'une étoile. Elle est construite en granit.
Sous la Deuxième République, un décret daté des 23 et 30 juillet 1850 affecta la citadelle de Belle-Île-en-Mer aux condamnés à la peine de détention et aux individus condamnés à la déportation pour crimes commis antérieurement à la promulgation de la loi du 8 juin 1850. L'ouvrier Albert y a été détenu.
Elle fut une prison pour les officiers allemands pendant la Première Guerre mondiale, avant d'être occupée par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale qui utiliseront les mêmes cellules pour y détenir des prisonniers anglais, français, et même bellilois ; il subsiste encore les preuves de leur emprisonnement mais elles s'effacent malheureusement au fil des années.
Elle regroupe aujourd’hui des vestiges de son histoire mouvementée dans des bâtiments du style Louis XIII.
Les établissements militairesLa citadelle comprend des bâtiments militaires pouvant loger 2 000 hommes, un arsenal, deux citernes, une fontaine, un puits souterrain, deux magasins à poudre et des abris voûtés capables de loger la garnison et la plupart des approvisionnements. Celle-ci peut suffire pour 1 500 hommes, mais peut être portée jusqu’à 3 000.
L’arsenalL’arsenal, qui a été construit en 1780 en granit et en chêne, était destiné à recevoir le matériel d’armement de toute l’île. Il est devenu un vaste monument de trois niveaux de cinq cents mètres cubes et se prête aux expositions.
L’éboulement de la citadelleDans la nuit du 24 au 25 mars 1873, un mur d’escarpe, près du pont de la citadelle, s’écroule sur une longueur de 47 mètres. Ce mur avait été construit par Nicolas Fouquet lorsqu’il fit refaire les fortifications.
Les causes de l’éboulementLes causes de l’éboulement sont dues à des lézardes qui apparurent quelques années plus tôt et du rocher qui semblait s’écraser sous le poids du mur.
Demandes et estimationsLe commandant du génie prévoyait un accident et demanda d’éloigner les bateaux amarrés près du chemin de halage. Une sentinelle y resta aussi la nuit et surveilla l’entrée du chemin. Il demanda aussi qu’un crédit de dix mille francs soit accordé pour enlever les décombres et les transporter au glacis à l’ouest de la citadelle. Il estima qu’une autre somme serait nécessaire pour pouvoir remettre les fortifications dans leur ancien état. Mais il pensa que l’on pourrait se contenter d’une organisation moins coûteuse et rédigea donc un projet dès qu’il sut l’état exact des lieux.
Visite et séjoursLa citadelle est ouverte à la visite et comprend un musée sur l'histoire de Belle-Île, avec une belle collection de cartes anciennes de la Bretagne, ainsi qu'un hôtel et un restaurant.
Plan-Relief de Belle-Île-en-Mer au 1/600e, 1704, Paris, musée des Plans-reliefs.
RestaurationPropriétaires successifsActuellement : depuis 2001, elle appartient au Groupe Savry "Les Hôtels Particuliers", et le musée est complété d'un hôtel.
1960 : La citadelle est mise aux enchères par l’administration des Domaines. Elle est adjugée à André et Anna Larquetoux qui vont y habiter et la restaurer complètement.
1940 - 1945: elle est occupée par les Allemands.
1789 : État
1661 : État (Louis XIV, Intervention de Vauban en 1674).
11 juin 1761 au 11 avril 1763: elle est occupée par les Britanniques.
Fouquet, surintendant des finances
Albert de Gondi, duc de Retz.
1549 : François de Rohan (1510-1559)
Abbé de Sainte-Croix de Quimperlé
Abbé de Saint-Sauveur de Redon
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